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Sunny Adroit, l’Art de la Musique et les Leçons de Vie – Une Conversation Inspirante et Révélatrice

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Bonjour les grooveurs créatifs. Aujourd'hui, dans ce nouvel épisode du BassistePro Show podcast conversations de pig, j'aimerai te présenter un collègue bassiste réunionnais Sunny Adroit. J'adore le talent de ce petit jeu réunionnais et ça me fait sincèrement plaisir qu'il soit davantage découvert.

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Conversation de Pig avec Sunny Adroit

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Musique de Sunny Adroit

Ressources pour contacter et suivre le travail de Sunny Adroit

Son instagram : https://www.instagram.com/sunbassschool/
Son Facebook : https://www.facebook.com/Ouane
Son YouTube : @SunnyAdroit

Témoignage de Sunny Adroit

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Transcription Texte de la conversation avec Sunny Adroit

Johann Berby
Bonjour les Grooveurs créatifs et bienvenue dans ce nouvel épisode des Conversations de Pig. Comment vas- tu, Sonny ?

Sunny Adroit
En pleine forme, ça va super. Un peu en bas de roue par rapport à la saison d'été, mais là, c'est en train de se calmer gentiment au niveau des prestations. Ça fait du bien de rentrer à la maison et faire ce qu'il y a à faire. D'être posé. Ouais, c'est ça, d'être posé.

Johann Berby
Tu as eu une bonne saison, une saison assez chargée ou une saison assez cool ? Comment ça s'est passé ?

Sunny Adroit
Non, c'était cool et full.

Johann Berby
C'est bon, ça. Ok, super. T'es en vadrouille où ? T'as bougé un peu en France ou t'es allé partout à l'étranger ?

Sunny Adroit
Principalement en France, en Europe. Est- ce qu'il y a eu de l'étranger ? Non, c'était principalement en Europe. Ibiza, on est parti aussi en Irlande.

Johann Berby
Chouette, j'adore aussi.

Sunny Adroit
Oui, c'est ça, c'est très paysan. La majorité des prestations, c'était vraiment sur la côte d'Azur.

Johann Berby
Chouette, bien. Tu habites dans le Sud de la France ou rien à voir Si, c'est pour ça.

Sunny Adroit
Je suis à proximité de Toulouse depuis dix ans. Déjà, je ne savais pas. Oui, c'est ça.

Johann Berby
Tu dois connaître… Je ne sais pas s'il est dite à Toulouse, mais je pense que lui, Julien Babou, ça te dit quelque chose ?

Sunny Adroit
Oui, exactement. Ok.

Johann Berby
Je le connais de loin. Je ne sais pas s'il écoute l'émission, mais au cas où, coucou si tu écoutes cette émission. Je le connais de loin, je le connais je ne le connais que virtuellement. Je ne le connais que virtuellement, en fait, depuis l'époque de MySpace. Dès que je vois qu'il y a des musiciens réunionnais, je suis dans la solidarité. Si on peut être solidaire, je suis toujours partant sans me poser de questions. Je partage. Solidarité ultramarine.

Sunny Adroit
C'est comme ça, mais je ne sais pas si tu es monté un peu sur Paris et tout, mais là- bas, il y a une grosse… Il y a la solidarité et le stade au- dessus, c'est la mafia. Il y a une mafia anti-aise là- bas.

Johann Berby
Il y a une mafia de.

Sunny Adroit
Toutes les nations, en fait, à Paris. Exactement, c'est ça. À La Réunion, je me dis qu'on pourrait aussi… C'est bien d'avoir cet état d'esprit, c'est de se connecter entre nous, un peu comme on fait là en ce moment. C'est top.

Johann Berby
Moi, j'apprécie. Exactement. C'est- à- dire que si on peut mettre en lumière un ami, un collègue, et pas forcément uniquement parce qu'on est de la même île, qui est la île la plus géniale au monde, il faut le dire.

Sunny Adroit
En toute objectivité.

Johann Berby
Mais c'est sûr que si on peut rendre service, ça coûte rien, même si ça coûte quelque chose, I don't know, but I don't know. Don't care. C'est juste pour le principe de rendre service. C'est génial. Je ne savais pas que tu étais dans le suite. Ça, c'est bien. On va démarrer cette conversation. Est- ce que tu peux nous expliquer ton parcours, ce que tu fais ? Quels instruments tu joues ? Parce que maintenant qu'on a ouvert les vannes à tous les instruments pour notre école de musique en ligne, c'est bien de toujours préciser si tu es bassiste, contrebassiste, chanteur, danseur, joueur de cuillère à claquettes.

Sunny Adroit
Moi, mon instrument, c'est de la basse. Je fais de la basse électrique. C'est mon premier instrument. Mon second instrument, mais de façon professionnelle, je travaille plus avec cet instrument- là. J'ai commencé par la guitare.

Johann Berby
Comme pas mal de bassistes.

Sunny Adroit
Oui, c'est ça, exactement. Et après, on va dire qu'au niveau du switch, c'est un peu un classique parce que souvent, les gens, il y a 10 000 guitaristes pour eux. J'exagère un peu pour cinq bassistes.

Johann Berby
Je vais avoir plus de boulot si je deviens bassiste que si je reste guitariste.

Sunny Adroit
C'est vrai, j'étais en formation à la base dans une école à Bordeaux, le SIAM En cursus, je ne sais pas si tu connais. En cursus, vraiment, la guitare, mais en cursus vraiment à la guitare. Mais quand même, j'avais pris soin de… Parce que justement, c'était en 2010, je venais de la réunion après le bac, je me suis dit « Tiens, je vais essayer de suivre un peu les pas des musiciens d'avant ». Je les appelle les tontons, les Médie Gerbils, les.

Johann Berby
Les amis.

Sunny Adroit
Pedro et compagnie. Et en fait, on était tous une bande de copains comme ça, partageant le même projet, c'est- à- dire venir se former en métropole, parce qu'à la réunion, il n'y avait pas encore d'infrastructure sérieuse, par rapport au Conservatoire, que j'ai fait aussi là- bas un an. Donc, je me suis retrouvé au Siam en guitare et justement, par rapport à la basse, juste avant de prendre l'avion, je me suis dit « À la c'était vraiment sur un coup de tête, il y avait une basse là, sur la commode de la chambre de mes parents et j'ai vu qu'il y avait une basse et tout. Vraiment, je serais même pas comment t'expliquer ça. Je l'ai vu comme ça.

Johann Berby
Non, mais je comprends l'appel de la basse.

Sunny Adroit
C'est ça, j'ai dit « Je prends ça au cas où ». L ui, il bossait depuis la maison, il me regarde comme ça, un peu au loin, comme ça, il me dit « Mais tu fais quoi ? » Je dis « Je prends la basse ». Il me dit « Mais c'est ma basse ». En fait, il m'a dit ça comme ça, mais pas en mode refus total. C'était genre « C'est ma basse, mais prends-la quand même ». Du coup, je l'ai prise comme ça. E n fait, je me suis retrouvé au Siam aux portes ouvertes, vraiment, tu sais, le les premiers jours, tu fais connaissance. Q uand tu fais la démarche de quitter ton île pour faire de la musique, t'as un objectif précis, donc tu fais beaucoup de sacrifices quand tu quittes ton île. Au niveau du mindset, c'est pas la même chose. Donc, je suis arrivé là- bas, j'avais pas d'appartement, donc il fallait tout faire un peu sur place. On était bien entourés. Et pourquoi je te dis tout ça ? C'est juste que je suis arrivé et là, j'ai envie de jouer avec mes copains et tout. Et en fait, il y avait beaucoup trop de guitaristes et il fallait attendre, attendre, attendre.

Sunny Adroit
Et je me suis dit « Vas-y, tant pis, je prends la basse ». Et j'ai pris la basse et ça a été un moment magique.

Johann Berby
Je ne retourne pas une seule semaine.

Sunny Adroit
Donc, il m'a fallu un an pour vraiment me décider. Et au bout d'un an après, je me suis dit « Tiens, je vais faire musicologie ». Je te donne des éléments de mon parcours comme ça, mais peut- être que je suis plus… Oui, mais super. Voilà, je suis à Toulouse. Musique portugaise à Toulouse.

Johann Berby
Une licence. Ça te sert encore le fait d'avoir fait musicologie ou pas du tout ?

Sunny Adroit
Absolument. Génial.

Johann Berby
Est- ce que tu pourrais nous expliquer ?

Sunny Adroit
Oui, oui. Ça me sert déjà à faire … J'ai fait de très, très belles rencontres de musiciens. Nous, c'était musicologie jazz, donc on avait régulièrement, une fois par semaine, des artistes, des master class, des rencontres avec des musiciens, notamment Jean-Marie Ekaï, André Ceccarelli, Mario Canonge, Michel Alibo, Dre quelque chose. Je n'ai plus les noms, mais il y en avait beaucoup en tout cas à l'époque.

Johann Berby
Je me.

Sunny Adroit
Suis imaginé. Juste avec ça, les artistes que je t'ai cités, j'ai eu la chance de jouer, d'être sur scène avec eux, vraiment je partageais un concert avec Jean-Marie et Caï. C'est pareil pour André Ciccarelli, on a pu avec un pote pianiste réunionnais d'ailleurs, Guillaume Ramay, on a pu justement faire un trio avec André Ciccarelli lors d'un festival Drone Summit à Toulouse, organisé par le gérant de l'école de batterie à Agostini. Je ne sais pas si tu vois.

Johann Berby
Oui, très bien. Je suivis un peu les méthodes.

Sunny Adroit
Oui, c'est ça. Tu as la méthode Agostini, justement. Et donc voilà, tu me poses la question de « Est- ce que ça me sert toujours ? » En fait, si tu veux, pour le carnet d'adresses, c'était énorme. Alors aujourd'hui, non, je joue pas avec André Cicarelli. Par contre, j'ai pu faire une remplaie au pied levé avec Mario Canonge. Je l'avais rencontré à la fac et en fait, il s'est rappelé de moi et ça s'est fait comme ça. Donc déjà, juste pour ça. Et ensuite, la seconde chose, quand t'es dans un environnement comme ça, il y avait une énorme émulation entre nous. De ce fait, Donc, c'est pareil pour le carnet d'adresses, le réseautage. Et enfin, les connaissances. Les connaissances parce qu' il y avait… Tu arrives à la fac comme ça, tu te lances dans une licence comme ça et tu te dis « Tiens, il y a des partiels de standard, des standards de jazz ». Moi, je rigolais. Je fais « Ah ouais ». « Écoute, c'est parfait ». Tu vois, c'est pas des partiels de maths ou… Oui, oui, bien sûr. Mais c'est ou des histoires, des trucs comme ça. On avait quand même des cours pratiques et qui étaient quand même très bien coefficientés.

Sunny Adroit
Ça m'a beaucoup apporté d'un point de vue théorie et aussi pratique théologique. C'est ce que je peux dire au niveau de la fac.

Johann Berby
Excellent. Est- ce que t'as été, comme beaucoup de musiciens, ensuite sur Paris ? Parce que tout à l'heure, tu parlais de de Paris, de mafia.

Sunny Adroit
Oui, j'ai parlé de la mafia.

Johann Berby
Tu as évoqué ça ? Est-ce que tu as eu une ou des expériences à nous partager avec… Pas forcément une mafia en particulier, juste pour les anecdotes comme ça, mais nous partager ton retour d'expérience. Est- ce que tu as trouvé ça utile d'aller à Paris ? Quels ont été les avantages, les inconvénients ? Et pourquoi t'as plutôt choisi Toulouse, de rester sur Toulouse que de rester sur Paris ? Parce que j'imagine qu'il y a une raison forcément derrière ça.

Sunny Adroit
Oui, c'est vrai. Paris, pour synthétiser. Oui, c'est ça, parce que Paris, c'est toute ma vie. C'est juste pour dire que par rapport à la musique, vu que la musique, c'est toute ma vie. Avant de prendre l'avion pour quitter la réunion, la réunion avec un très bon ami, toujours le pianiste réunionnais dont je mentionnais tout à l'heure. Quand on a commencé la musique ensemble et on était beaucoup sur YouTube et on avait eu des infos les vidéos de jam sessions, des concerts, des choses comme ça. Et on passait nos nuits entières à regarder les jam sessions dans les clubs de jazz, le best des salés, pour ne pas le citer. Et puis voilà, on était vraiment les musiciens qui nous plaisaient beaucoup, notamment Lien Lehmart ou des gars comme ça qui étaient des gars des îles. Lien Lehmart, il est Mauricien, c'est vraiment un C'est ça. On se sent très proche de lui. Et en plus.

Johann Berby
À l'époque-Salut. Si tu nous.

Sunny Adroit
Écoutes.

Johann Berby
Au passage ? Je lui dois beaucoup aussi.

Sunny Adroit
Lien Lehmart, oui, c'est ça. La première fois que j'ai entendu son nom, c'était à La Réunion. À La Réunion, il faut savoir que j'étais très bien entouré. Et donc, on me dit « Oui, il y a un concert là à Saint-Pierre. » C'était au bateau à l'époque. Et voilà, assez jazz, Linae Mars et tout. » Je fais « Bon, OK, d'accord, j'y vais. » Je faisais encore de la guitare et tout. Je vois le truc en live comme ça, je fais « Ah ouais ». Le lendemain, j'ai dit « Bon, je vais faire de la basse, c'est sûr. » Ça, c'était le premier rapport avec Ninae Mars. Mais pour revenir justement sur Paris et tout, sur les vidéos YouTube, on faisait que des recherches comme ça et on voyait. Ça me plaisait beaucoup. Je trouvais ça très rigolo, je me dis « C'est marrant ». Et à ce stade- là, le fait de se dire que la musique puisse être un métier où je vais en vivre et tout, c'était vraiment à des années lumière. Pour revenir sur Paris, déjà, le premier rapport, c'est sur Paris, donc c'était un peu ça et c'était un peu l'El Dorado.

Sunny Adroit
Je me suis dit « Franchement, le jour où on n'ira jamais au Béziers Salé avec les Vicaro et compagnie, ça va être de la folie, les Damien Schmidt et tout. Et donc, pourquoi Toulouse ? Du coup, moi, j'ai quand même un an à Bordeaux. Je me suis dit si je vais à Paris directement comme ça, ça va pas être cool parce que j'ai commencé l'ASIC et il me fallait vraiment que je me forme et je me sentais pas d'aller directement sur Paris. Et l'idée, c'était que justement, quand j'ai formulé mon projet pour venir me former en France et justement choisir la ville, en fait, j'étais pas tout seul. Franchement, on était une dizaine de réunionnaires à avoir le même projet. Et je me suis dit « L'union fait la force ».

Johann Berby
Exactement, on va plus loin ensemble. Voilà, c'est ça.

Sunny Adroit
Et on avait le même projet commun et je me suis dit « Bon, on y va. Moi, je vais pas être seul et on va se tirer vers le haut ». Et c'est exactement ce qui s'est exactement produit. On se dit qu'il faut être là au bon moment.

Johann Berby
C'est super intelligent. Moi, quand je suis allé à Paris, justement, t'as cité plein de musiciens, Nicolas Viccaro, Damien Schmidt. Je les connais super bien parce qu'on a tous démarré en même temps à Paris. On jouait tous ensemble au Béziers Salé, mais surtout notamment au Cavo des Oubliettes à l'époque. On était tous fourrés là- bas et puis de temps en temps, on faisait des jam sessions chez Damien, parce qu'il avait déjà acheté son premier appartement avec sa cave et tout ça, aménagé. Et on jouait aussi avec un batteur, je ne sais pas si tu le connais, qui s'appelle Yoann Schmitt, qui est du Nord comme moi. On était une section ensemble, on jouait avec ses parents et lui. On faisait du bal ensemble pendant des années.

Sunny Adroit
Étonnant. Bien sûr que si.

Johann Berby
Parce qu' on s'est formé au même conservatoire à l'ENM de Valenciennes. Et Yoann bossait la contrebasse basse avec mon sensé à la contrebasse, feu Charles Kless. O n avait des cours en commun de contrebasse et puis on se partageait des trucs de batterie. C'est pour ça que je connais très bien tous les trucs d' Agostini, puisque j'ai vu Yoann en bosser et tous mes amis batteurs. Moi, je transposais ça à la basse à l'époque comme un fou, les Paradidoles, les moulins, tout ça, comme un fou, parce que je suis en rythmicien, j'adore le rythme, tout ça. Mais en fait, c'est là où je voulais en venir, parce qu'il s'agit de toi, c'est que le fait de venir à plusieurs, c'est vraiment très intelligent parce qu'effectivement, tu as dit, c'est bien d'être tiré vers le haut. Effectivement, il y a aussi, il faut en parler et j'aime bien en parler aussi dans les conversations, parce que je prône la transparence, il peut y avoir de temps en temps des personnes ou des environnements un peu toxiques. Si on peut se créer son cocon de positivité, d'être avec une bande de potes avec qui ça se passe super bien, franchement, c'est génial.

Johann Berby
Ça vaut tout l'or du monde. C'est même plus intéressant que d'être famous ou d'être populaire ou d'avoir la hype, parce que tu fais un travail sur le long terme et ça, c'est génial, donc bravo.

Sunny Adroit
Oui, c'est ça. C'est exactement ça. J'ai applaudi ton courage. C'était un début de mafia, pour revenir sur le.

Johann Berby
Truc de la mafia. Oui, c'est ça. Oui, parce qu'effectivement, pour rebondir là- dessus, effectivement, sur la mafia, il y a plusieurs réseaux dans Paris et moi, c'est un peu ce qui me a soulé, qui fait que je suis allé voir ailleurs et que j'ai développé ma carrière internationale de mon côté. J'ai mis Paris de côté le jour où j'ai décidé que j'en avais marre, justement, de ces clubs de jazz, que je ne voulais pas faire ça de toute façon. En plus, je t'ai tombé dans ce milieu- là parce qu'il n'y avait que ça à l'époque, parce que moi, je viens du nord de la France et que si tu ne fais pas ce que les gens attendent de toi, on ne t'appelle pas aussi. Il y a ce côté- là, en fait, qui est un peu cruel quand tu veux te professionnaliser, c'est- à- dire que si tu ne fais pas ce que les gens attendent de toi, on ne t'appelle pas aussi. Il y a ce côté- là, en fait, qui est un peu cruel quand tu veux tefaire voir dans les clubs de jazz et que tu n'aimes pas le jazz, qui était un peu mon cas, complètement mon cas, je ne suis pas un jazz man et tout ça, si tu ne joues pas ces musiques- là, tu es un peu vu comme quelqu'un d'inférieur.

Johann Berby
Et ça, c'est un peu des dénigrants des fois, alors que tu as plein de choses à proposer. Tu vois là, tu es peut- être un super compositeur, un super arrangeur, un super chanteur, un super groveur ou improvisateur, etc. Mais si tu ne joues pas d'une certaine manière, on ne va pas t'appeler, tu ne vas pas pouvoir rebondir après sur des geeks de variété, des geeks de ceci, des geeks de cela. C'est pour ça que je pense que c'est que c'est vraiment super intelligent ce que tu as fait et c'est en plus exactement ce que je recommande à chaque fois. Si vous pouvez venir en groupe ou être dans un environnement, comme tu l'as très bien intelligemment dit, qui va te tirer vers le haut, pour aller plus loin, tu as déjà gagné. Ça, c'est super. Moi, ce que j'aimerais, c'est que tu nous expliques pourquoi ton papa a une basse. Est- ce que tu es issu d'une famille de musiciens professionnels, amateurs, amoureux de musique ? J'aimerais en savoir un peu plus, s'il te plaît.

Sunny Adroit
Oui, c'est ça. Je suis issu d'une famille de musiciens. Ils ne seront pas dans l'Orchestre du Capitole. Il n'y a pas de besoin. En fait, mon père est lui, il est musicien d'église.

Johann Berby
Waouh, chouette.

Sunny Adroit
Voilà, donc lui, depuis l'âge de 16 ans, il fait de la guitare et il fait du synthé. Il n'aime pas quand je dis qu'il fait du piano, il dit « Non, je fais du synthé, donc je te respecte.

Johann Berby
» « OK, coucou, bonjour à ton papa.

Sunny Adroit
» C'est ça, il le verra, je pense. Et voilà, vu qu'ils sont croyants, mes parents, les dimanches à l'église, ma mère a chanté. Moi, j'y étais aussi. Par rapport justement à la famille de musiciens, il y avait toujours de la musique à la maison. À la maison ? C'était plutôt une connotation religieuse, mais ça reste de la musique. Et puis mon père, lui, il jouait aussi à l'église. Il y avait des concerts, des choses comme ça et des répétitions, notamment. Et j'ai des souvenirs, justement, quand il partait moi, je voulais partir avec lui. Alors que moi, à l'époque, je faisais pas du tout de musique. J'ai toujours fait du foot. J'ai fait dix ans de foot. Et voilà, donc par rapport à cette histoire de basse, justement, j'ai posé la question, j'ai dit… Parce qu'il y a une anecdote, c'est marrant, parce que justement, quand j'ai commencé à faire de la basse et je commençais à publier des vidéos, mais bien avant Instagram et tout. J'avais commencé à publier des vidéos comme ça. Et mon père, à un moment donné, il s'est inscrit sur les réseaux sociaux et il a mis un commentaire, mais juste un commentaire comme ça.

Sunny Adroit
Je ne sais plus exactement, genre « C'est ma basse » ou un truc comme ça. Je t'ai eu mort de rire, tu vois, ce n'est même pas genre « Salut », c'est genre « C'est ma base ». C'était genre trois ans après mon départ. Je revenais au pays au moins une fois par an. Le gars, il a eu ça, moi, j'étais mort de rire. Pour revenir sur cette histoire de base, j'ai posé la question, j'ai dit « Oui, mais pas sur les réseaux, bien évidemment. Bien sûr. Quand je vais pas se l'appeler pour échanger. Je me suis dit, mais cette basse-là, il me semble que ça faisait un moment, elle était tout là-haut.

Johann Berby
Poussiéreuse et tout. Ouais. C'est ça, elle prenait les toiles d'araignées.

Sunny Adroit
Ouais, exactement. Et tout. Et j'ai dit, mais toi, tu utilises pas la basse ? Et il me dit, oui, non, mais c'est vrai. En fait, je l'ai acheté juste pour jouer pour un mariage. Donc voilà, c'est par rapport à mon père et la basse, c'est la basse. Après, il fait de la basse. En fait, lui, il fait un peu de tous les instruments. Il fait de la batterie aussi. Ouais, chouette. Il vient de cette école- là.

Johann Berby
C'est ce qu'il faut de toute façon. C'est le bon état d'esprit. Touche à tout.

Sunny Adroit
Oui, c'est ça. Donc, par rapport à la famille de musiciens, tu fais je veux. Que ce soit mon père ou ma mère, il y a toujours eu un environnement- Encouragé. Ouais, encouragé. Ma mère, je me rappelle, elle a six ans, sept ans, elle est venue à la maison, elle m'a demandé quel instrument je voulais faire. J'ai dit « Moi, je vais faire de la batterie ». Elle va m'inscrire en batterie, elle vient à la maison et je lui ai dit « C'est bon, t'es inscrite en batterie ? ». Je lui ai posé la question « Est-ce qu'il y a du solfège ? ». Elle me dit « Oui » et en fait, j'ai jamais voulu y aller. C'est un peu what the fuck, mais tout ça pour dire que oui, l'environnement musical était très présent. Moi, je faisais les chorales. Je touchais toujours à la guitare petit, même si je savais pas comment jouer. Mais je me rappelle encore l'odeur du bois de la guitare acoustique. Tu mets la rosace et tout, c'est ça.

Johann Berby
Génial, mortel. T out à l'heure, tu as évoqué Instagram. J'aimerais qu'on puisse en parler un petit peu, parce que tu fais de la pédagogie, si je dis pas de bêtises. Correct ? Oui, c'est ça. Comme dis- moi, if I am wrong. Est- ce que tu peux nous expliquer ton attirance, ton amour pour la pédagogie ? Comment t'as été amené à ça ? Et est- ce qui te passionne vis- à- vis de ça ?

Sunny Adroit
Oui, bien sûr. Moi, je viens de loin par rapport à ça. Par quoi débuter ? On va peut- être débuter par quelque chose d'un peu marrant, c'est que c'était ça vers 2015-2014. Moi, le but du jeu avec des potes, avec un pote en particulier, c'était « Je quitte la réunion, on va se former en musique ». Lui, il est parti directement à Toulouse. Moi, je lui ai dit « Je te rejoindrai à Toulouse, mais toi, tu as les droits. Il était au lycée, il était en L, option musique, alors que moi, rien à voir, vraiment rien à voir. Et je dis « Bon, toi, t'as déjà des connaissances, tu prends des cours et tout ». Moi, je connais rien. Je suis une bi en théorie. Je viens tout juste de me lancer. Je me forme un an, je mets le paquet et puis je te rejoins à Toulouse et voilà. Donc je l'ai rejoint à Toulouse et en fait, on était tout le temps ensemble. Et lui, son projet, c'était, il fait la fac, la licence de jazz et le conservatoire en même temps. Et ensuite, quand il a fini ce cursus- là, il switche pour faire le diplôme d'État, pour passer le diplôme d'État en jazz.

Sunny Adroit
Et après ça, on switche, on monte sur Paris, on va passer notre certificat d'aptitude, le CA. Pour ensuite, une fois qu'on a fait tout ça, revenir à La Réunion et enseigner au Conservatoire à Saint-Pierre, là, sur le pont de mer, manger des samosas. C'était ça, en fait, notre projet de vie.

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Johann Berby
Super projet de vie, je valide. Surtout la fin, manger des samosas.

Sunny Adroit
Exactement, parce qu'en fait, on était au Conservatoire à sa pierre et à chaque fois, on avait notre prof, Philippe Arias-Kawa, prof de basse, super gars. Lui, c'était notre prof et il était posé. Il jouait monstrueux, il venait de nous donner des cours, il était très inspirant. Par rapport à la pédagogie, moi, je me suis dit « Tiens, ça me plaît ce projet, on est ensemble de toute façon ». Je me suis dit « Si je vais passer mon DE, mon CA, ça ne m'empêchera pas de faire de la musique à côté ». Par rapport à la pédagogie, moi, je suis allé par rapport à ce projet- là, qu'est- ce qui s'est passé ? J'ai fait la licence, j'ai eu mon prix de conservatoire. J'ai été pris à Opal Sup à Toulouse, à Lisdedat, et on était dans la même classe. Ça se passait bien. Mais, au bout de trois ou quatre mois, moi, je ne suis pas très « école », même si j'ai des facilités, entre guillemets. Ça ne me penche pas trop d'aller en cours et tout. Surtout, ça dit « il faut rédiger à mémoire ». Je fais une petite parenthèse, mais justement, l'apprentissage que j'ai eu, le rapport que j'ai eu justement avec l'apprentissage de mon instrument, ça a été quelque chose d'assez rapide, un peu dans l'urgence et très YouTube.

Sunny Adroit
C'était sans arrêt YouTube, les sessions avec les copains. Après, j'ai eu comme un peu de dans les écoles, musicologie et conservatoire, mais j'ai énormément appris sur YouTube.

Johann Berby
Ça, YouTube, c'est des trucs-là. Et ça, je veux dire, on est déjà dans le futur. Je fais une petite parenthèse, je me permets peut-être un petit peu. Je dis souvent quand je fais des constructings business, tout ça, parce que je fais ça aussi à côté avec GURVEL & KUPEC, que ce soit pour des artistes ou des choses qui n'ont rien à voir avec la musique, c'est que si tu n'es pas sur Internet aujourd'hui, tu es mort. Parce qu' Internet, on est co-commencement, mais ce qui arrive d'ici 2030, c'est les hologrammes avec l'intelligence artificielle, les clones de toi- même. Même moi, je suis en train de me former en ce moment là- dessus pour avoir des clones de moi- même pour faire des lives. C'est comme moi. C'est un clown de moi, mais en hologramme qui fait des lives 24/7 à ma place sur les réseaux sociaux. C'est ça l'avenir, c'est qu' on doit trouver des manières alternatives de donner accès à l'information. Après, chacun fait sa méthode. Ça peut être de manière ludique, de manière fun, etc, mais en tout cas, d'utiliser ces canaux- là et de ne plus se limiter à « Il faut venir en présentiel uniquement dans mon école du lundi au vendredi de 8h00 à 16h00.

Johann Berby
Sinon, vous ne pouvez pas avoir…

Sunny Adroit
C'est pas qu'elle ait révolu.

Johann Berby
C'est ça. J'ai fini ma petite parenthèse.

Sunny Adroit
C'est super intéressant. Ouais, c'est intéressant et ça rejoint un peu ce vers quoi je voulais aller. Je t'ai expliqué par rapport au rapport que j'ai avec la pédagogie. Je te disais, moi, c'est YouTube, YouTube, YouTube et en fait, ça fonctionnait beaucoup. Ça marchait bien sur à moi. Et donc, il y avait une grosse dissonance par rapport à la pédagogie parce que moi, j'avais un discours « les profs, ça ne sert à rien ». Alors que justement, j'allais justement me former DE de jazz, je fais la pédagogie et tout. Et moi, tout de suite, « les profs, ça ne sert à rien ». Mais ce n'était vraiment pas du tout par arrogance ou quoi.

Johann Berby
Que ce soit. Non, c'est ton côté rebelle réunionnais, c'est tout. Je me reconnais un peu dans ce.

Sunny Adroit
Que tu dis. Oui, parce que je me suis quand même pas mal débrouillé avec YouTube, comme je disais précédemment, sur le terrain, des choses comme ça. Et même, on peut être autodidacte et engranger des connaissances. Parce qu'en fait, on a souvent de l'autodidacte qui ne sait pas ce que c'est qu'un solmineur sept quarts de bémol, alors que…

Johann Berby
Parce qu'on n'en est pas d'accord.

Sunny Adroit
Les gens se disent « Moi, je suis autodidacte. » Alors oui, il y a 20 ans, la formation était peut- être moins accessible.

Johann Berby
Je suis entièrement d'accord, complètement.

Sunny Adroit
Une espèce de mérite d'être autodidacte maintenant. Tu dis « Tu es autodidacte. Pour revenir à mon rapport à la logis, comment j'ai le switch ? Par curiosité, j'ai quand même fait quatre mois pour le DE. J'ai interrompu cette formation- là parce que j'avais commencé à avoir beaucoup de doublons au niveau de l'agenda, parce qu'au niveau de la carrière professionnelle, j'avais des résidences, des concerts, des tournées, des propositions comme ça. Il fallait faire un choix. Et je me suis dit « Tiens, là, de toute façon, en ce moment, ce que je suis en train de voir en formation, déjà, je donne pas de cours, je n'ai pas de cours. Très, très peu. C'était vraiment en époutique. » Je me sentais pas du tout connecté avec le contenu de la formation, parce qu'en fait, en fait, souvent, t'avais le type de profil des gens qui donnaient déjà des cours, une certaine expérience, qui mettaient justement en relation les connaissances. Et je trouvais ça génial. Sauf que moi, en fait, j'étais déjà dans un truc où ça ne sert à rien les cours. Et j'ai essayé justement de trouver justement une porte de sortie, mais de me dire.

Johann Berby
«.

Sunny Adroit
Tiens, les profs c'est utile et tout. » Et je l'ai eu ce déclic. Donc j'ai respiré, je me suis dit « De toute façon, je le passerai en V. A. E. Ou un truc comme ça. J'ai le temps. De toute façon, j'ai mon DEM, donc après rien ne m'empêchera de revenir vers cette formation, le diplôme d'État.

Johann Berby
Oui, de toute façon, tu es libre d'évoluer comme tu veux. Ce que j'entends par là, c'est que ton projet initial d'aller manger des samosas à Saint-Pierre sur la plage en étant prof, peut- être un petit peu différent dans le sens que tu manges toujours des samosas à la plage, mais sauf que, au lieu d'être prof, tu es musicien de session à La Réunion ou à Toulouse ou n'importe où, ou à New York, parce que tu apportes une valeur, une vision qui est complètement différente de ce qu'on a l'habitude de voir et d'entendre. Moi, je sais que je suis aussi dans une démarche comme ça. C'est pour ça que tout ce que tu dis, ça me parle et on va rester en contact. Merci. Voilà. Mais parce que c'est sûr, au bout d'un moment, si tu fais que des études, tu ne fais qu'engranger de la connaissance et que tu n'as pas le temps de mettre une toute petite partie de ta connaissance en application sur le terrain, au final, moi, je donne toujours l'analogie suivante, c'est comme connaître 100 000 recettes de cuisine, mais quand tu cuisines un truc, c'est fade. Je préfère quelqu'un qui sait faire qu'un couscous ou un rougail saucisse ou peu importe ce que tu veux en Colombo.

Johann Berby
Il sait cuisiner qu'un plat, mais quand tu ouvres la porte et que tu rentres chez lui, t'es déjà rassasié par l'odeur et par ce qui se passe sur la table et tu sais que tu vas passer un bon moment.

Sunny Adroit
C'est une belle image.

Johann Berby
L'idée, c'est ça. Quand t'es musicien, des fois, vaut mieux connaître un peu moins, mais tu dégommes, tu défonces dans ce que tu fais. Tu maîtrises « you know what you're talking about », que d'être un grand théoricien. C'est bien, t'as la validation des autres, de tes pairs, tout ça, mais t'es un peu moins efficace, moins efficient après, parce que là, c'est encore un autre niveau, l'efficience, dans ce que t'as envie de partager, de promouvoir avec ton instrument ou tes instruments. Je pense que c'est un bon choix. C'est l'avenir qui nous le dira. Il n'y a que toi, de toute façon, qui peut déterminer si c'est un bon choix ou pas d'avoir mis ça un peu de côté par.

Sunny Adroit
Rapport au fait que- C'est ça, carrément. La question de choix, je discute souvent avec les musiciens et tout. Moi, je pense que j'aime bien discuter parce que justement, quand t' apprends la musique ou quand t'es dans ce domaine- là, tu vas parler de musique, instruments, de des choses très terre à terre. Et en fait, sur Toulouse, moi, j'ai eu la chance de rencontrer un très bon collègue, ami, une très belle personne, musicien aussi, qui s'appelle Yoann Danier. Je dis que c'est mon batteur, mais il ne m'appartient pas, mais en fait, malgré nous, quand on se retrouve, c'est l'aimant. C'est deux aimants et ça colle à tous les niveaux. Et lui, justement, il m'a beaucoup parlé de choix. Il y a aussi la question du flair. Quand t'es musicien, il faut avoir le bon flair et Yoann, il m'a beaucoup aidé. Pourquoi je le mentionne ? Parce que justement, dans cette période où, justement, j'étais appelé pour des tournées, des choses comme ça. J'ai dû faire un choix. Yoann, je discutais beaucoup avec lui et justement, il m'a dit « À un moment donné, il faut faire des choix. » Ça me paraît un peu un peu de fad de se dire « Tiens, on fait des choix » parce que la vie, c'est que des choix, mais ça a pas mal résonné.

Sunny Adroit
Parce que lui, justement, lui, par rapport à… Il était au même endroit au même moment. Sauf qu'il avait choisi une autre voie. Lui, pour lui, c'était clair, il voulait devenir musicien professionnel. Direct. Il voulait pas faire de formation, des choses comme ça. On est toujours en contact d'ailleurs. Lui, il développait le savoir- être, le savoir- faire. Le savoir- faire quand t'es musicien professionnel. Et aussi le flair. Le mot flair, c'est essayer d'être là au bon moment, essayer de faire le bon choix. Parce que justement, à ce moment-là, l'intuition, les intuitions. Exactement, c'est ça. C'était une petite parenthèse par rapport à ça. Si j'avance par rapport à la pédagogie, j'ai eu une période où je n'avais que de la zik, j'étais pas en mode études et j'ai bien aimé et c'est d'ailleurs à ce moment- là où je me suis professionnalisé vraiment, les premiers cachets et tout. Et à un moment donné, j'ai une proposition d'être prof au CFPM, Centre de Formation Professionnelle Musique, sur Toulouse. Ça s'est fait comme ça parce que sur les réseaux, sur Instagram notamment, je balançais beaucoup de… Je tissais ma toile, mais un peu de façon non volontaire. C'était pas calculé.

Sunny Adroit
J'évoluais avec mon environnement et je trouvais ça juste normal. D'ailleurs, peut- être qu'on pourra en discuter justement par rapport aux outils, les vidéos, à quoi ça sert, etc, dans la pédagogie et même quand t'es musicien profilé professionnelle, la vitrine et etc. Mais du coup, par rapport à la pédagogie, je me suis dit « Tiens, c'est pas beaucoup d'heures, c'est à côté de chez moi. » C'est vraiment à côté de chez moi. Et dans un premier temps, c'était pour des cours de basse. Je me suis dit « Tiens, je vais faire mes armes » parce que moi, j'ai toujours voulu. J'ai essayé de donner des cours. Moi, je suis avec une femme qui est prof de piano, qui m'a beaucoup appris. Le problème, c'est que j'arrivais pas à tenir mes élèves. C'était des cours à la carte, des s. Si ils venaient déjà, moi, j'étais content. Je me disais « Tiens, ils sont venus ». Il est venu. Il y avait beaucoup de déprogrammation. Je n'arrivais pas à trouver un cadre, une structure, un mode de fonctionnement qui faisait que c'était « win-win ». Et donc, dans cette école- là, j'ai commencé à donner des cours de basse et rapidement, ça a matché.

Sunny Adroit
Il m'a donné… Je me suis dit « Moi, je peux faire des cours d'atelier jazz ». Donc là, je me suis retrouvé avec une dizaine d'élèves comme ça. Et je lui ai proposé un atelier de jambe aussi. Parce qu'en fait, moi, je faisais énormément de jazz et dans les jazz, je voyais les gens et entre ceux qui n'étaient pas du tout à l'aise, mais qui étaient bons… Tu vois, ceux qui étaient bons et qui étaient… Comment rester diplomate ? Pas futé. C'était tout un environnement, la jambe. Et je me suis dit « Si tu prends l'objet de la jambe, si tu le prends du bon côté de la chose… » Moi, j'ai appris la musique comme ça. Je ramenais ma guitare, justement, au lycée et du coup, c'était la jambe. Vraiment, en feu de camp, sur les plages et tout. C'est ça, les gars. Ouais, mais exactement ça. Et on se montrait les choses. Je me rappelle, moi, je faisais que des accords barrés, ça me casse les doigts. Et un mec qui m'a dit « Tiens, pourquoi tu fais pas cet accord à trois sons, là ? C'est très soul, jazzy. J'ai appris des trucs comme ça, mais en un claquement de doigts, je me suis dit « C'est trop bien le partage.

Sunny Adroit
» Donc pour moi, la jambe, c'est synonyme de partage. C'est pas que ça. Exactement. Ça peut être où il peut y avoir des requins avec des crocs, il y en a qui mordent. Mais j'ai été à l'atelier de jambe et l'objet, c'était « Comment avec la jambe, comment tu les élèves ? » Parce que c'est un cursus au CMP, t'as des cours de FM, des cours de rythme, des cours de piano, etc. Mais quand t' arrives en jambe, comment tu peux connecter les connaissances que tu as pu avoir dans d'autres matières et que tu arrives en jambe ? Comment tu peux essayer de faire un va- et- vient et essayer de créer une espèce de cercle vertueux ? C'est- à- dire, nous, quand j'étais à la fac, c'était assez simple le schéma. Le matin, tu te réveilles, tu vas en cours et après les cours, tu vas faire une session, une session en petit comité. Et après, le soir, tu vas jammer. De toute façon, il y a une jam tous les soirs et tu vas jamber. Et en fait, à la jam, déjà, t'as l'aspect social, ça te sort un peu de ta zone de confort. Et surtout, la jam, c'est pas que ça, mais tu peux quand même tester des choses.

Sunny Adroit
Et du coup, tu ramènes des copains et après plus le carnet d'adresses, etc. Et voilà, l'atelier de jazz… Jam, pardon. Je crois que je faisais jazz, jam et tout. L'atelier de jam, c'était ça le but et ça a bien fonctionné. C'est toujours d'actualité. C'est juste l'année dernière, j'avais un peu freiné au niveau du volume hebdomadaire par rapport aux cours que je donne là- bas. Et donc, par rapport à la pédagogie, ça a été un genre de déclic, parce que je me suis dit « Tiens, en fait, c'est cool la pédagogie ».

Johann Berby
Quand tu trouves ta propre voie, ouais, complètement.

Sunny Adroit
Exactement. Ça a été les prémices. Après, bien évidemment, par rapport à ce qu'on peut voir sur Instagram, les vidéos virales que je peux faire et tout, ça, c'est encore un « step après », si je peux dire, dans le sens où moi, j'étais dans Toulouse, hyper centre, il y a eu le Covid. Du coup, il y a eu le Covid, nous, à la maison, on a fait plein d'enfants et on s'est dit « Bon, on ne va pas rester en plein centre- ville pour les enfants, on va s'excentrer un peu. » Du coup, on s'est avancé, on s'est excentré un peu de Toulouse, vraiment à la campagne. Et donc là, pendant le Covid, il y a eu vraiment une explosion par rapport aux cours en visio, des choses comme ça. Déjà, mon école à moi, en fait, à mon école à moi, l'école dans laquelle je travaille, le CFPM, ils m'ont demandé de quand même assurer les cours, mais en visio. Donc, il fallait trouver des solutions parce que moi, c'était un cours d'atelier pratique en visio. Je me suis dit « Bon, je vais essayer de trouver des solutions », chose que j'ai faite.

Sunny Adroit
Et en fait, par rapport à la pédagogie, par rapport aux contenus que je peux proposer aujourd'hui, ça vient un peu de là. Il y a eu eu le Covid et après le Covid, je me suis dit « Mais là, en fait, les gens, ils sont dans le truc. Ils ont gardé les réflexes qu'il y a des choses qui fonctionnent à distance. Et je vais… Il ne faut pas que je me rate. Je vais profiter entre guillemets de l'après Covid. C'est- à- dire que les gens, en fait, ils sont… Il y en a qui ont acheté des webcams parce qu'il fallait absolument faire du télétravail. Ils sont équipés, tu vois, avec cartes sons et des choses comme ça. Et je me suis dit « Tiens, je vais proposer ça ». Mais ça a été fait un peu de façon un peu non structurée. Là, aujourd'hui, j'ai envie de structurer davantage et d'en faire un business. Mais c'est vrai que c'était vraiment un tâton. C'était du cadre du loisir, entre guillemets. Je me suis dit « Tiens, quand j'arrive à la maison, je fais ça ». Donc voilà, par rapport à la pédagogie.

Johann Berby
D'accord. Et du coup, est- ce que tu as créé ta propre école en ligne ou tu continues de travailler pour le CFPM ? C'est ce que tu as dit tout à l'heure, si j'ai bien mémorisé. Oui, c'est ça. Cfpm, c'est ça, oui. Cfpm, OK. J'avais peur de me tromper. Est- ce que tu fais les deux en même temps ? Comment ça se passe ?

Sunny Adroit
Le CFPM, moi, là, je suis toujours au CFPM parce qu'on a trouvé un arrangement, parce qu'il y a des locaux et du coup, on s'est arrangé et je peux donner quelques cours en visu… Pardon, en visu, mais en présentiel.

Sunny Adroit
Voilà, exactement, à mon compte.

Johann Berby
Donc.

Sunny Adroit
Voilà, on s'est arrangé comme ça et justement, par rapport à mon école, c'est un cours de création. Il y a déjà des choses qui sont en ligne. J'ai appelé ça la Sun Bass Cool. Je ne sais pas si ça va être définitif. Oui, c'est ça. Parce que hier, justement, avec un collègue, on mais c'est une petite anecdote très, très rapide. Mais justement, on était en déplacement et voilà, retard d'avion, deux ou trois heures. En fait, tu passes toute la journée à l'aéroport. Et en fait, quand c'est comme ça, de toute façon, c'est pas hors sujet parce que c'est un peu justement dans la pédagogie, le fait de travailler à distance. Et en fait, moi, justement, la petite parenthèse que je veux faire, c'est que déjà, en fait, dans ce moment d'attente, une journée dans l'aéroport, j'exagère à peine, c'est que du coup, la discussion, j'étais avec un seul collègue parce que les autres collègues, ils partaient ailleurs. Nous, on rentrait à Toulouse et du coup, on était dans une joie quand même. On était à Valais chanteur, il y a des coachs vocals et tout. Pourquoi pas des coachs piano, coach basse, coach guitare ? Tu vois, des trucs comme ça.

Sunny Adroit
Du coup, je me suis dit « Mais c'est quoi la différence entre coach et prof ? » On était dans les trucs comme ça. C'est pas du tout pareil.

Johann Berby
Oui, c'est ça.

Sunny Adroit
Mais du coup, nous, on était comme ça, à moitié en train de rigoler, genre « Ouais, c'est quoi le truc ? » Donc là, je fais une petite recherche B2B. « Coach, c'est quand t'as un objectif, tu prépares pour une audition, c'est comme une compétition, coach de sport », un truc comme ça. On n'a pas plus creusé que ça, mais c'est juste pour te dire que Et puis, à un moment donné, mon pote qui me sort, justement, j'ai dit « Coach de basse, ça claque pas », parce que coach vocal, c'est deux mots, coach vocal. Et puis, je lui ai dit « Coach de basse », le deux, ça me gêne ». Et puis, il me dit « Ouais, coach basse », je dis « Ouais, je sais pas ». Donc on était dans ça et puis finalement, on a trouvé un truc, un nom trop bien, ça n'a rien à voir avec « coach », avec les fréquences et tout, trop bien. Donc justement, je me suis dit « Mais ça déchire et tout », on a fait le logo et tout, et tout de suite, c'est parti comme ça. Et donc, par rapport au nom de l'école, c'était une petite parenthèse.

Sunny Adroit
Là, pour le moment, c'est Sun Bas School, mais il y a de fortes chances que ça change d'ici peu. De toute façon, là, je suis en train de structurer ça pour petit à petit. C'est juste le temps qui me manquait parce qu'il y a eu la saison d'été et justement, je parlais de moments d'attente lorsque je vais faire des prestations, des choses comme ça. En fait, là, je suis rentré justement dans un groupe d'événementiel où on est tout le temps en transit, on est tout le temps en déplacement, parfois, on ne rentre pas forcément à la maison, on est dans des hôtels. Il y a beaucoup de moments d'inertie On appelle ça les moments de flou. Tout le monde est là.

Johann Berby
Mais- Je connais.

Sunny Adroit
Je me suis dit… C'était une composante, pour moi, c'était assez nouveau. Après, dans la ZIG, je me suis dit « Attends, ne serait- ce que pour les balances, des choses comme ça. » Mais là, ça passe à un stade au- dessus. Le fait d'être souvent- En déplacement.

Sunny Adroit
C'est ça. Ça multiplie les risques d' imprévus, des choses comme ça. Je me suis dit « C'est soit ça ne me correspond pas et je ne fais pas ce métier- là, ce truc exactement- là, soit ça me va et j'essaie de conjuguer avec. Je me suis dit « Ça tombe bien, j'ai des choses que j'aimerais développer à distance comme ça, notamment les cours en visio à distance. Je parle de cours. Je me suis dit, mais en fait, si on part dix jours comme ça et qu'on a des jours off, pendant les jours off.

Johann Berby
Je rentabilise mon temps. Tu rentabilises ton temps.

Sunny Adroit
Voilà, c'est ça. Je rentabilise mon temps. C'est-à-dire pour pas dire « Je vais gagner du fun ». C'est ça, en fait. Je rentabilise mon temps.

Johann Berby
C'est les deux, c'est un ensemble, c'est.

Sunny Adroit
Tout ça. C'est exactement ça. Je me suis dit parce que sinon, je vais mal le vivre. J'aurais l'impression de perdre mon temps, ce qui n'est pas juste une impression.

Johann Berby
C'est la vérité. Moi, je l'assume encore plus et je suis un peu extrémiste vis- à- vis de ça pour être passé par là. Moi, avant l'âge de 30 ans, j'ai fait quatre tours du monde et au bout d'un moment, je me suis posé la question, je me suis dit « Johan, c'est mignon, c'est cool. Tu as réalisé plus que ce que tu aurais pu rêver dans ta vie. » J'ai pu remplacer l'hymne sur plein de trucs, des choses comme ça ou rencontrer des gens comme rencontrer Richard Bonnard, faire plein de choses. Je n'aurais jamais cru faire ça de ma life. Je me suis dit « J'ai de la gratitude, merci l'univers, mais maintenant, est- ce que tu vas faire ça toute ta vie ? Est- ce que tu t'imagines à 60 ans, monter dans un avion encore, même si les conditions sont géniales ? Moi, je n'ai jamais fait de tourner dans un van, des trucs comme ça. Je n'aurais jamais fait de toute façon. J'ai mon standard. Je me suis toujours imposé ça, mais je me suis dit même si tu gardes ton standard, ton minimum de cinq étoiles, etc, est-ce que tu t'imagines à 60 ans toujours faire ça ?

Johann Berby
Et la réponse est que c'était « hell no » et c'était un big no. Donc je me suis dit « qu'est- ce que tu fais maintenant ? » Et l'idée, en fait, c'est de ne pas culpabiliser, de ne pas avoir honte, de dire « OK, je suis musicien, je suis aussi un businessman, je suis un homme d'argent et c'est normal que je veuille rentabiliser mon temps, mon énergie parce que ce sont des ressources qui sont limitées. » Et à la fin, il y a une chose qui est garantie, ça s'appelle la mort. Maintenant, qu'est- ce que je fais avant que ça arrive ? J'utilise mon temps intelligemment, de la manière la plus honnête avec ce que je suis, les choses avec lesquelles je suis alignée. C'est pour ça que ce que tu dis, ça me parle, ça résonne et je t'encourage justement à aller davantage là- dedans et de te dire comme ce que tu viens de dire, c'est- à- dire que t'es en tournée, on a beaucoup de temps qui sert à rien, disons- le franchement, ça sert à rien. Tu vois, tout ce temps d'avion, comment tu peux rentabiliser ça ? Si c'est pour créer un business, pour créer ton école ou alors, je ne sais pas moi, level up tes connaissances ou des compétences sur des choses même qui n'ont rien à voir avec la musique, mais qui te permettront d'avoir un meilleur épanouissement dans ta vie, fais- le.

Johann Berby
Parce que c'est vrai qu'en tant que musicien, moi je regarde en tout cas, je vais parler de mon expérience, je me permettrais pas de le dire, mais le temps est extrêmement mal utilisé. C'est du gâchis, c'est un truc de fou. Et je me suis toujours promis qu'il était hors de question que ce soit mon standard, ça aussi. Que les gens fassent ce qu'ils veulent dans leur coin, ils acceptent, c'est OK, mais c'est leur vie. Mais c'est important de se dire « Tiens, moi, mon standard l'air, il est là. Qu'on ait des enfants ou pas, c'est juste que c'est ta propre vie, elle t'appartient à un moment donné, encore une fois, elle va devoir s'arrêter. C'est bien si t'as un moment de prise de conscience comme ça, c'est.

Sunny Adroit
Go, jump. Après, ça s'est fait assez naturellement, mais limite, j'étais tout excité. Je me suis dit « tiens ». Par rapport à ça, ce truc d'utilisation du temps tout, cette dernière année, j'ai fait vraiment la rencontre de plein de gens. Pour moi, c'est des rencontres très importantes, un peu comme maintenant. Justement, comme tu dis, tu parles du mot « raisonner », mais ça va vraiment dans la direction dans laquelle je souhaite partir. J'ai été appelé justement pour travailler en Colombie avec un très bon ami gabonais, chanteur qui est coach vocal. Lui, il est basé sur Genève. Gwen, s'il est par là, je lui passe le salut. Et en fait, il m'a dit « Bon, voilà, ça serait pour un mois. » Je lui ai dit « OK, d'accord. » Je lui ai dit « C'est pour faire une tournée ? » Il dit « Non, c'est pour répéter. » Je lui ai dit « Bon, d'accord, OK. Je te passe les détails. » Mais tout ça pour dire que je me suis retrouvé là- bas, j'avais dealé mon truc. À la fois, j'ai pu faire le travail qu'il me demandait, bosser pour lui, et à la fois, j'ai pu conserver mes cours en ligne, mes cours en visio à l'époque.

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Sunny Adroit
C'était il y a moins d'un an, par rapport à la formule que je propose, c'est cours trimestriels. Là, pour le coup, je suis en présentiel la présentielle, mais derrière ma caméra. Mais maintenant, il faut tout préciser. C'est important. En visio. Clarifier. Parce que maintenant, ça va arriver en visio, mais genre hologramme, genre le truc…

Johann Berby
Non, mais ça, je te dis, les gens sont pas encore prêts là. Mais bref.

Sunny Adroit
Je crois. Donc, en fait, je me suis retrouvé là- bas et tout. J'étais content d'être là- bas, mais le fait de travailler depuis là- bas… Moi, je travaille depuis chez moi ici, c'est quelque chose aussi. Mais depuis la Colombie, on était à la plage, on était dans une villa, piscine, machin et tout. Et même la réaction des élèves, ils étaient juste contents. Limite, pour eux, ils étaient aussi « dépaysés » à me poser des questions, alors que la Colombie, les choses comme ça, ça ramenait à bien aussi un coup de fraîcheur aux cours. Je donnais le cours, derrière, les palmiers, les choses comme ça. Et moi aussi, avec l'énergie du lieu aussi.

Johann Berby
Il.

Sunny Adroit
Y avait clairement une plus- value. Et en plus, le fait que les élèves savaient pourquoi j'étais là- bas, parce que moi, je suis transparent. Je me dis « Là, on préparait un show, le bassiste de base, il pouvait pas, il m'a appelé en catastrophe », des choses comme ça. Et il y avait un contexte qui était… J'ai trouvé ça intéressant par rapport aux aux produits. Tout ça pour te dire par rapport aux rencontres, lui, justement, Gwen, on répétait et les moments où on ne répétait pas, il y avait des moments off où on vit tout simplement, on fait des moments- Normal. La plage, les apéros, etc. C'est super intéressant. Mais quand même, on discutait un peu comme ça. Lui, il bossait sur son business. Il était en train de tourner des vidéos. Justement, il a dit « Ouais, en fait, là, je vais… » Je ne sais plus exactement ce qu'il disait parce que lui, il a une formation en business. Je ne sais plus s'il parlait d'horizontaliser son business ou quoi que ce soit. Quoi qu'il en soit, il disait que jusqu'à maintenant, il était en présentiel, mais là, il a juste envie de se filmer et de proposer une formation.

Sunny Adroit
Et je me suis dit « Mais ouais, c'est logique ». Du coup, il était en train de tourner, il avait ramené son matos, tout le nomade et tout, il était en train de tourner ses vidéos par rapport aux formations qu'il souhaite proposer. Il était en train de réfléchir à son business, tout simplement. Ça a fait tiff. Je me suis dit « OK, d'accord. Je prends l'information. » Et je me suis dit « Mais ouais, c'est c'est logique ». J'ai fait au moins cinq, six rencontres comme ça. J'ai une nana, Sandra Brandon, coach vocale, pareil. On discutait de ça, de business, de choses comme ça. Et de courant visuel, elle me dit « Qu'est-ce que elle fait ? » Et puis, elle m'a expliqué qu'elle, à un moment donné, elle a fait une formation. Elle a produit une formation. Elle n'a pas suivi une formation, elle a produit une formation et elle a mis en vente. Moi, je te dis des chiffres hasards, mais elle a dit « Oui, je l'ai mis en vente à 79 €. » Elle me dit « Du coup, je n'ai même pas fait attention. » Et trois ou quatre jours après, j'ai vu qu'il y avait des ventes et j'ai fait « Ah ouais d'accord ».

Sunny Adroit
En fait, je me réveille et j'ai des revenus complémentaires, des revenus qui arrivent.

Johann Berby
Bien sûr, mais c'est important. C'est de… Et en plus, je pense, moi, là où je forme, par exemple, on va rester dans la musique parce que je fais des formats singles, c'est la ta ligne pour des entreprises. Mais récemment, il y a une chanteuse suisse qui s'appelle Florence Coman qui est venue collaborer avec nous parce qu'on a créé sa chaîne YouTube, on est en train de développer sa gamme de produits et tout ça. Et l'idée, c'est ça, c'est de se rendre compte que regardez quelle est la belle leçon que le Covid a donné c'est qu'il faut apprendre aux artistes et pas qu'aux artistes, mais à diversifier tes sources de revenus. Parce que si tu dépends qu'une seule source de revenus qui sont les concerts, dès le Lockdown, il y en aura d'autres. Dès le confinement, pour parler en français. Il y en aura d'autres. Si ce n'est pas le Covid, ce sera les extraterrestres ou ce sera… On est dans un monde qui est complètement insécur et machiavélique, gouverné par des psychopathes milliardaires. Ça, après, c'est encore une autre conversation, mais c'est quand même ça aussi la réalité et il faut en parler. Et il y aura d'autres choses.

Johann Berby
Donc l'idée, c'est de nous, comment on peut élever nos enfants dans un monde un peu plus secure à la maison, avoir un peu plus de sécurité, avoir un peu plus de marge de manœuvre et d'avoir un petit tapis financier secure. Si je ne dépends que de mon temps, je suis mort. Pourquoi ? Parce que j'ai une contrainte géographique. Je suis obligé de me déplacer à un endroit X. J'ai une contrainte hiérarchique et j'ai un boss. Je ne suis pas mon propre boss. Il y a des toutes ces contraintes- là qui entrent en jeu. L'idée, c'est comment je supprime ces frictions- là en tant qu'artiste pour avoir le moins possible de contraintes géographiques, hiérarchiques et financières, etc. Je te le dis sans toute transparence, moi, je le partage, je l'ai même partagé, je vais le montrer, dans mon livre Le Talent ne paye pas tes factures. Je partage les revenus de l'entreprise Groove Like a Pig, que pour la partie musique où j'explique qu'on fait plus de 150 000 €, que sur la partie basse, sur ce segment- là. J'explique comment on a développé ça, etc. Comment j'ai d'abord créé tout seul. Ensuite, j'ai créé une équipe que j'ai formée, j'ai processisé plein de choses, etc.

Johann Berby
Et c'est important, parce que parler de tout ça en France, c'est un vrai tabou. Genre « T'es un capitaliste », on se croirait dans une cour de récréation. Mais moi, je préfère être vu comme un capitaliste que d'être ce que j'appelle, parce que je suis passé par cette case- là, que d'être un Los Cazos favelas. Parce que si c'est pour être famous sur les réseaux sociaux ou dans le milieu artistique, mais de dépendre du gouvernement, du RSA, etc, ce n'est pas de la vie dont je rêve et je ne souhaite ça à personne. Et ça, c'est la triste réalité de nos corps de métier qui, je le rappelle, pendant le Covid, a eu l'étiquette de « non essentiel ». À un moment donné, il faut être intelligent, il faut arrêter ces trucs- là. Si les gens n'aiment pas ce discours- là, j'ai envie de dire essaye la médiocrité, on en reparle après. C'est quand même pas cool. Moi, j'ai joué pendant deux ans à Paris et j'en parle dans le livre, j'ai joué pendant deux ans avec ma contrebase dans la rue. Est- ce que je voudrais, sous prétexte d'être un vrai artiste, la bohème à la française, « Oui, mais c'est un pur, c'est un vrai de vrai.

Johann Berby
» Tu vois les gens qui se la jouent héros à deux balles, être quelqu'un qui joue dans la rue pour subvenir à ses besoins ou « Non, je suis un artiste, donc je suis un proponeur, donc c'est normal d'avoir des business, donc c'est normal de proposer des choses, point barre. Parce que tu ne fais rien de mal, tu veux juste vivre de ton talent, ce qui est tout à fait logique. Si je mets la casquette aujourd'hui, je m'appelle Dr. Dre. Yeah, I'm Dr. Dre. Yeah, I have a business, I'm making 5 millions per year and I'm selling this and this. Yeah, c'est normal, les récas, ils sont trop forts. Mais dès que c'est la casquette, « Bonjour, je suis français, j'ai lancé un business. » Tu vois, c'est ça.

Sunny Adroit
C'est la mentalité, c'est ça.

Johann Berby
C'est ça. Et moi, je me bats contre ça. Si ça dérange les gens, c'est what problem ? It's not mine. Tu vois, moi, je pense que je suis toujours friand d'aider les artistes quand les artistes viennent me frapper à ma porte. « Yes, qu'est- ce que tu as mis en place ? Viens, on regarde les datas, viens, on regarde ci, viens, on regarde ça. Comment on peut t'aider ? Voilà les autres qu'on a point barre. Après, ça match ou ça match pas, mais nous, on est transparent aussi là- dessus. Et j'ai vraiment une démarche empathique, j'insiste sur le côté empathique d'aider les artistes. Parce qu'encore une fois, je sais de quoi je parle, jouer dans la rue, c'est humiliant, c'est humilant. Tu te dis « J'ai envie de vivre de la musique » et tu te dis pas « Je vais jouer pendant deux ans dans la rue avec une contrebasse ». Moi, c'est ça aussi mon leitmotiv qui me dit « Non, je m'en fous de pas être célèbre, je m'en fous quand même ou quand même pas de comment je joue de la basse. Je n'ai pas besoin de la validation des autres. Je sais que je déchire et je sais où est mon vrai talent en musique.

Johann Berby
Que ce soit à la basse ou en composition ou en arrangement, je sais où se trouve mon vrai talent. Maintenant, vis- à- vis de ça, comment je peux aider les autres aussi à trouver leurs vrais talents, leurs vraies voix ? Parce que des fois, il y a des artistes qui sont complètement paumés, qui veulent justement avoir la validation des autres. Si, par exemple, on reste dans le milieu de la basse, « Tiens, moi, je voudrais que Michel Alibo ou que Linley ou qu'Intel valident mon talent. » Donc, en fait, ils commencent à jouer d'une certaine manière, mais ce n'est pas eux. Je fais « Mais non, mais tu n'as pas besoin de ça, c'est pas toi. Tu es un clown clown. Toi, ton talent, c'est d'être un grooveur ou c'est d'être un soliste ou c'est d'être un pédagogue ou c'est d'être un chanteur. Tu n'as rien à foutre là- dedans. Dégage. Tu vois, trouve ta voie et une fois que tu vas le voir avec tes propres yeux, que ça va résonner. Mais c'est là où tout va se débloquer. Tu n'auras même plus besoin de courir après l'argent. Ça vient naturellement et c'est ça qui est beau, en fait.

Johann Berby
Tu vois, on peut le prouver de manière quantique parce que je m'intéresse vraiment énormément à la science quantique. Tu vois, c'est un peu ce que dit la religion, sauf que c'est de la science. Et c'est ça aussi qui est super intéressant quand on découvre. Alors, je fais des petites parenthèses un petit peu perché par ci par là. Un « entanglement », je ne sais pas comment on appelle ça en français. Tu vois, quand tu envoies des ondes à des années- lumière et que tu te rends compte que tu bouges quelque chose ici, l'autre, ça fonctionne. C'est le lot, ça fait, ça ressemble à… Comment on appelle ça ? Le ligne et le lien, c'est ça, en entanglement, en science quantique, en physique quantique. Tu vois ? Et tu te rends compte que oui, mais en fait, tout est interconnecté instantanément. Donc à partir du moment où j'enlève mes blocages, mes barrières mentales, mes barrières émotionnelles, mes traumas, les traumatismes. Nous, on est réunionnais, on traîne derrière nous la blinde de trauma parce que nos ancêtres, c'est des esclaves. Il y a plein de gens qui ne veulent pas admettre ça parce qu'ils ont honte, ils sont fiers.

Johann Berby
C'est genre « Non, non, dans ma famille, tout va bien. Dans la vie… » Non, ce n'est pas vrai. Tu te fait plein de trucs et je peux te le prouver. Je peux te le prouver, que ce soit conscient ou inconscient. Donc juste le fait de déjà d'être humble vis- à- vis de ça, de se dire « OK, c'est vrai que dans ma famille, je vois qu'il y a des pattes dans mon arbre générologique qui se répètent. Tu vois des choses comme ça, des boucles. Maintenant, comment on peut nettoyer ça ? » Avec la science quantique, on peut cleaner ça. Donc si tu arrives avec une démarche de « OK, j'ai envie de cleaner ça. » Par exemple, qu'il y avait de la violence dans ma famille ou ceci ou cela, ou des alcooliques ou ceci ou cela. » C'est parce qu'il y a une un certain trauma qui… Je m'éloigne un peu de la pédagogie, mais parce qu'en fait, tout est lié, c'est ça qui est rigolo. Si tu arrives à virer ça et à travailler dessus, tu te rends compte que tu débloques plein de choses, en fait. Vraiment, c'est monstrué ta carrière, tes relations, tes relations humaines, tes relations avec tes collègues, tes relations amoureuses, tes relations avec tes enfants aussi.

Johann Berby
Tu te rends compte que « Tiens, ça, c'est peut- être un pattern que mon papa ou mon grand- père faisaient. » Je n'avais pas conscience, mais maintenant que je réfléchis là- dessus, je me rends compte que moi, j'étais en train de reproduire inconsciemment les mêmes choses. Totoche ! Je sais que je fais encore ce travail là- dessus et je sais que je ne vais pas reproduire ça.

Sunny Adroit
Bienvenue au club.

Johann Berby
Je ne veux pas reproduire ça. Life is priceless, man. It's too short and it's priceless. Il faut être intelligent, il faut y aller. Let's go. J'ai terminé mon petit pitch, désolé, mais j'avais envie de partager ça parce que je pense que c'est vraiment important d'en parler ouvertement, sans honte, parce que ce qui empêche de parler de tout ça, c'est la honte et la culpabilité, qui sont des émotions avec des étiquettes négatives. Mais quand on apprend à travailler.

Sunny Adroit
Sur- T'as de la jalousie aussi. T'as beaucoup de ça.

Johann Berby
Oui, voilà. C'est ça. Mais ça vient d'où la jalousie ? Ça vient des frustrations. Ça vient des frustrations. Moi, quand j'ai lancé Groupe Black Upig, il y a beaucoup de musiciens qui m'ont dit « GROUPE LIKE A PIG en anglais, ça veut rien dire. J'ai déposé quand même la marque, j'ai fait tout ce qu'il fallait faire. Et à chaque fois que j'en parle avec des collègues entrepreneurs qui eux brassent des millions, etc, sur le marché anglophone, « Yeah man, that's a killer name brand. Groove like a big motherfucker. Yeah. » Et là, je fais « Yeah, c'est cool. I know it. Je le sais au fond de moi. C'est pour ça que je l'ai fait. That's it. » Mais je n'ai rien à prouver en même temps. Mais tu as quand même toujours en face des gens qui, eux, n'ont pas fait ce que tu as fait, mais qui veulent t'apprendre des choses. Tu vois, c'est là où je vais en venir. C'est « Man, est-ce que tu as déjà généré 100 000 € net de bénéfice par an ? Non. S'il te plaît, tu viendras me donner des conseils et partager ton avis quand tu auras déjà réussi à faire ça avec de la musique.

Johann Berby
Moi, je reste humble, j'ai tout à apprendre, je ne sais pas tout, mais j'adore ouvrir mes oreilles et mon esprit quand les gens ont généré plus que moi de résultats que je n'en ai fait pour le moment dans ma vie. Et là, je baisse la tête, je joue grand mes yeux, mes oreilles, mon esprit, mon âme et je fais « Waouh, je ne savais pas ». Et là, j'apprends. Mais quand c'est des gens qui sont juste gêlés, qui sont dans la jalousie, dans la vibration de la jalousie où je vais te donner des leçons parce qu'ils ne mettent pas les choses en place parce que ça les fait peur, parce que ça les bloque, parce qu'eux sont dans le peur de… Mais qu'est- ce qu'ils vont penser les autres ? Le regard de jugement. Parce que finalement, c'est que ça dont il s'agit, c'est que je suis, au final. C'est d'assumer ça. C'est d'assumer « Est- ce que j'assume qui je suis ? » Non. C'est pour ça que tu ne te lances pas. C'est là où justement, prendre un coach, quelqu'un qui a déjà réalisé ce que toi, t'as envie de faire, c'est important. Ça te fait gagner du temps, ça te fait gagner des années, ça t'empêche de faire plein de bêtises.

Johann Berby
Parce que tout ça, ça coûte cher en temps, en énergie, en argent, en émotion. Et là aussi, je lève la main, je sais de quoi je parle.

Sunny Adroit
Vu le background, oui.

Johann Berby
Je voulais qu'on parle aussi de… On va rester dans la pédagogie, mais c'est cool de faire toutes ces parenthèses. Merci du coup du cœur. Sincèrement, d'avoir cette ouverture d'esprit et d'avoir cette démarche- là. J'aime bien quand je peux, dans l'émission, accueillir des artistes qui ont cette démarche- là. Encore une fois, je suis vraiment friand d'A/D.

Sunny Adroit
Le plus attire le plus. Pardon, je voulais juste vous dire.

Johann Berby
C'est de parler de ta pédagogie au niveau de l'harmonie, de ton approche avec la basse. Parce que les bassistes qui sont en train d'écouter cet épisode, en tout cas les auditeurs et auditrices qui sont en train d'écouter cet épisode. Forcément, t'as un super pouvoir que d'autres bassistes ou peu de bassistes n'ont pas, ou alors même si ils l'ont, t'as ta manière à toi de le faire. Est- ce que tu peux nous en parler s'il te plaît ? Parce que moi, je connais un peu ton super pouvoir pour avoir écouté tes vidéos et les premières fois où j'ai regardé les vidéos, je me suis dit « Yes, badass, j'adore.

Sunny Adroit
Déjà merci. Le premier truc que je pourrais dire, c'est les bassistes jouaient de la guitare. Quand vous pouvez, jouez de la guitare. Bon, de la guitare basse, mais de la guitare à six cordes. Moi, je trouve ça super important. Pourquoi je dis ça ? Parce que moi, ce qui m'a assez rapidement déplu, c'est ce truc, vraiment, les gens, ils veulent vraiment dissocier des instruments et notamment la guitare et la basse. Pourquoi ? On a toujours eu ce problème. On a toujours entendu ce genre de remarque. « Lui, il joue comme un guitarriste » et des choses comme ça. N'ayez pas peur de ça. Je ne suis pas en train de dire qu'il fallait jouer comme un guitarriste. De toute façon, qu'est- ce que ça veut dire Je voulais juste faire ce petit disclaimer- là. Par rapport à ma pédagogie et notamment par rapport à mon rapport à l'harmonie, parce que dans ma pédagogie, je ne fais pas que ça, j'ai plusieurs volets, c'est juste que pour le moment, c'est sorti comme ça. Je me suis concentré essentiellement sur le volet harmonique, mais notamment autour de l'improvisation à la basse que j'appelle… Moi, le concept, c'est l'improvisation cadentielle.

Sunny Adroit
Ça vient d'où ? On peut se dire justement que moi, j'ai longtemps traîné avec le fameux pianiste que je parle, Guillaume Ravaille, qui dit piano dit harmonie, c'est aussi, mais piano encore plus. L ui, c'est un bosseur, mais c'est un mec qui bosse énormément. Il s'enferme et du coup, je dis « Si tu veux t'enfermer, moi, je veux bien m'enfermer avec toi ». Et en fait, du coup, lui, il bossait des choses, des concepts de harmoniques et tout. Et je me suis dit « Mais il faut absolument que… ». Moi, j'aimais bien ce gars parce qu' il a vraiment quelque chose au niveau impro. Et je me suis dit « Tiens, je vais bosser avec lui comme lui ». Et donc, que ce soit pédagogiquement, mais aussi en termes de connaissance, au niveau de la basse, ça vient de là, déjà. Ensuite, par rapport à la pédagogie à proprement parler, je parlais de l'improvisation cadentielle.

Johann Berby
Je.

Sunny Adroit
Me suis rendu compte qu' à la basse, on me l'a dit aussi souvent, on me faisait des éloges par rapport aux improvisations que je proposais dans les geeks, dans les jams et sur les vidéos. On me posait des questions. On me dit « Comment tu fais pour être si mélodique ? Comment ça se passe concrètement ? » Je me suis dit « Tiens, ça serait cool d'expliquer ça. » Par rapport à l'improvisation cadentielle, c'est le concept que je explique en ce moment en tout cas, c'est par rapport au fonctionnement américain, par rapport au gospel, tout simplement. C'est- à- dire qu' on connaît tous, enfin connaît tous, c'est Snarky Puppy, pour ne pas citer… Il y a cette vidéo, Lingus, qui a fait un petit buzz dans la sphère. Et le solo de Cory Henry. Alors, il n'a rien inventé, lui, Cory Henry. Après, il est monstrueux. Quand je dis qu'il n'a rien inventé, c'est par rapport à l' improvisation qu'il propose et au concept qu'il utilise. Je me suis dit « Tiens, mon pote ». Tout le monde était en train de relever son solo et moi, il fallait absolument que je puisse relever des choses, conceptualiser des choses pour pouvoir les réutiliser dans d'autres contextes.

Sunny Adroit
Le truc, c'est que mon fameux pote au piano, lui, il relevait, mais il avait son… Il relevait des pianistes, donc tout de suite, il y avait déjà une voix.

Johann Berby
Une base de données, d'informations.

Sunny Adroit
Exactement. On peut dire ça comme ça. Sauf qu'à la base, c'était pas du tout adapté. Je me suis dit « En plus, je vais oublier. » Donc il fallait absolument que je trouve quelque chose. Et par rapport aux cadences, à l'imposition cadentielle, quand je relevais des gris d'accord, des chansons dans la variété ou autre, dans le jazz ou autre, en fait, rapidement, rapidement, je me suis dit « Tiens, je vais arrêter de relever les accords sol mineur, la mineur, les choses comme ça. Je vais relever les degrés. » Et en fait, je me suis rendu compte qu' assez rapidement, dans les chansons pop et tout, t'as les mêmes suites d'accords qui reviennent. Et donc, moi, pour moi, j'appelle ça une cadence. Et donc, pour revenir à l'improvisation cadentielle, je me suis dit « Tiens, lorsque je vais relever l'improvisation de quelqu'un, et notamment les pianistes, parce que les pianistes, ils ont leurs mains gauches, en jazz, je parle, quand ils font… En jazz, je parle. Quand ils développent leur solo à la main droite, harmoniquement, à la main gauche, je parle des pianistes expérimentés, ils peuvent justement souligner le chemin harmonique. Le chemin harmonique, tout simplement.

Johann Berby
Oui, en.

Sunny Adroit
Faisant la basse. C'est ça, oui. À la basse, nous, on n'a pas… Nous, c'est monophonique, on peut faire des accords et tout, mais on n'a pas de main gauche. Et je me suis dit tout simplement, cette main gauche- là il suffirait juste de l'avoir dans la tête. Et justement, la direction harmonique dans l'extrait qu'on est en train de relever, cette direction harmonique- là, on pourrait tout simplement la convertir en gris d'accord et du coup, en cadence.

Johann Berby
On appelle ça une grille mentale dans le jazz.

Sunny Adroit
Carrément. Je ne connaissais pas, mais mentalisé le truc, oui, ça me semble tout à fait logique. Pour donner un exemple, par exemple, en jazz, tu dois improviser sur un accord de la mineure, tu peux te faire une grille mentale, comme tu le dis.

Johann Berby
Exactement. Toute une série de progressions génial à faire.

Sunny Adroit
Tu peux utiliser des outils de réharmonisation, des choses comme ça, tu peux vraiment t'amuser. Le truc, c'est que justement, ta grille mentale, si tu le penses en degrés, là, du coup, t'as plus à réfléchir à te dire « Tiens, tu gagnes du temps ». E n plus, si tu connectes justement ces degrés avec les réflexes digitaux au niveau du manche, tu sais exactement où sont tes degrés par rapport à une tonalité donnée. Que tu connectes tous les.

Johann Berby
Éléments, apprendre.

Sunny Adroit
Les gammes, entre autres. C'est génial.

Johann Berby
Pour ça, c'est Paul Schoenberg qui m'a le plus appris pour ce concept- là, notamment avec John Coltrane, justement, sur les morceaux comme Mister Pieces ou plein de morceaux modal où tu vas voir juste qu'un do mineur et ce mec, il est juste trop fort. Ou même Jimmy Garrison, où justement, t'as l'impression qu'il joue des notes comme ça, tu dis « La Walking Bass, elle est géniale », et en fait, quand t' analyses la Walking Bass, tu de la walking bass et que t' analyses le choix de notes, tu fais « Mais non, mais ça, c'est un do majeur. Ça, c'est une substitution. » En fait, il pense l'harmonie. Ça, c'est un super moment de révélation Donc oui, je valide carrément. Toi, tu dis « Il faut apprendre la guitare », mais j'insisterai, pour les auditeurs et les éditrices, je valide la guitare, mais si vous êtes pas branchés par exemple par la guitare, ça peut être le piano. Moi, je sais pas jouer de guitare. Enfin, j'en joue très mal, mais très mal. Je sais en jouer, mais très mal. Je joue le piano. D'ailleurs, je faisais les gammes en t'attendant tout à l'heure, pendant que tu brochais ton matériel.

Johann Berby
Je faisais des exercices de déliateur. Mais oui, effectivement, jouer d'un instrument harmonique, de toute façon, que tu sois flanteur, percussionniste ou quoi, c'est la base. Parce que ça va te donner une vision de l'harmonie, une compréhension. Et là aussi, je te rejoins à 4 milliards de pour cent les yeux fermés. Si on se limite qu'à la basse, ça va être limité à un certain moment à cause de l'instrument, de ses possibilités techniques. Et le fait de pouvoir pratiquer un autre instrument, forcément, ça va te donner une vision plus large. Et j'irais encore plus loin, si tu peux aussi te permettre de jouer d'un instrument percussif, d'évelopper ton vocabulaire rythmique. Tout à l'heure, tu parlais de batterie, tout ça. Pareil, j'applaudis que ce soit les batteries, les tablas. Moi, je joue les Memorydom-GAM, les tablas et les cascasses. J'ai toujours mes cascasses à portée de main parce que j'adore les polyrythmes. J'ai vu ça.

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Sunny Adroit
J'ai vu justement ton volet sur les polyrythmes, c'est super intéressant. Il te manque plus que le petit point, sans manquer de respect.

Johann Berby
C'est ça. T'es qu'un Ouais. Parce qu'en fait, ça va t'amener à grouver différemment qu'un bassiste lambda. Je dis toujours que malheureusement, et tu l'as très bien dit tout à l'heure dans le volet précédemment, c'est qu' on nous oblige quelque part en Occident, dans la pédagogie, à être dans des cases. C'est pas cool. L'idée, justement, c'est d'être musicien. Même si tu te considères comme bassiste, le but, c'est de délivrer de la musique. Tu délivres pas juste du groupe des basses. T'es pas juste là pour faire « ping ping ping ping ping ping ping ». T'es pas instrumentiste, sauf si c'est un choix. L'idée, c'est que si tu veux être musicien, you have to speak music. Et pour parler musique, il faut comprendre la musique, donc comprendre l'harmonie, comprendre le rythme, comprendre la mélodie et au- delà de ça, les émotions humaines. Parce qu'il y a toute une échelle. J'ai rédigé des articles là- dessus, sur les échelles émotionnelles. Et ce n'est pas juste un concept de développement personnel. C'est vraiment vrai. Si tu es triste, que tu prends ta basse et que tu fais une mélodie, on va la sentir, ta tristesse. Moi, je viens de perdre mon grand- père, il y a une semaine.

Johann Berby
Je peux dire des mélodies tristes, j'en ai pondu pendant une semaine. Et si je te joue un truc, tu vas dire, Johan, t'es dans un mood, t'es dans un bad trip. Oui, effectivement. Parce que je viens de perdre mon pépé. Mais si, a contrario, tu joues une mélodie super joyeuse, ça me rouvre ton truc. C'est quoi que t'as fait là, Soni ? À la balade, je vais rencontrer la femme de ma vie, je vais être papa pour la 12ème fois. Ça va se sentir. L'idée, c'est comment je rassemble toutes ces connaissances que j'ai acquises, que je maîtrise, etc, pour en faire de la musique et pour que ça touche l'âme et le cœur des personnes qui vont écouter. Le but, c'est vraiment d'aller là- dedans. Ça passe par ces phases- là.

Sunny Adroit
C'est super intéressant. Justement, on parle de l'harmonie et tout par rapport à la guitare, au piano Alors le piano, moi, j'en fais aussi. C'est magnifique, le piano. C'était juste une petite astuce comme ça pour les bassistes qui nous écoutent. C'est un conseil. Il faut avoir une guitare, ayez une guitare chez vous. Vraiment, ayez une guitare. Parce que autant au piano, vous allez entendre l'harmonie. Il faut le faire aussi. Je le fais aussi à la maison. Je fais beau, je compose beaucoup à la maison, ici. D'ailleurs, si je peux me permettre, j'ai ma chaîne YouTube où je.

Johann Berby
Mets-permets-toi, s'il te plaît.

Sunny Adroit
Elle est bien, elle est déjà structurée, mais je suis en train, justement, de faire un gros travail, d'amener du contenu que j'ai déjà, mais sur.

Johann Berby
Des disques- De toute façon, on partagera le lien dans les ressources, dans l'article du podcast.

Sunny Adroit
Parce que les vidéos en fait, moi, j'en fais… Je ne sais pas d'où ça vient. Je viens d'où ça vient. Moi, je fais des vidéos. J'ai toujours fait des vidéos parce que j'ai trouvé que cet outil… Dès le moment où on a commencé à avoir des smartphones qui tenaient à peu près la route, dès que j'ai eu mon premier smartphone, tu peux commencer à faire des vidéos et des choses comme ça. Je n'ai pas arrêté parce que c'est un super outil d'auto- correction. C'est comme les danseurs. Quand tu danses, tu danses devant un miroir. Tu vois, je te filme. Tu vois où je te filme, tu vois ce que je veux dire. Du coup, par rapport aux vidéos, j'ai énormément de vidéos. Il y a des vidéos qui sont bien, il y a des vidéos qui sont moins bien, mais ce n'est même pas le propos, c'est juste le fait d'avoir des vidéos et de faire de l'auto correction. Pour revenir sur cette chaîne YouTube, là, je suis en train de nourrir cette chaîne- là parce que jusqu'à maintenant, j'étais principalement sur Instagram et sur YouTube. Jusqu'à maintenant, je me suis dit que je vais dédier cette page YouTube à mon projet d'album, mais il y a des choses qui ont bougé entre temps, des priorités et tout.

Sunny Adroit
Sur ma chaîne YouTube, vous trouverez des extraits de mon… Des maquettes d'album, des vidéos aussi axées sur la pédagogie et des choses pour entretenir l'hygiène bassistique, si je puis dire. Par rapport à la chaîne YouTube, comme Johan le disait, il y aura.

Johann Berby
Tous les trucs- On va mettre toutes les informations, ton YouTube, ton Instagram, ton Facebook, tout ça.

Sunny Adroit
Je venais sur le … Pourquoi je parlais de YouTube ? Parce que justement, on parlait de guitare et de choses comme ça et je parlais de composition. Justement, sur cette chaîne- là, dans les maquettes, vous pourrez me voir au piano. J e disais « J'assiste », si le message peut être passé, c'est par rapport à la guitare. Pourquoi ? Parce que tout simplement, à la guitare, vous allez pouvoir faire quand même de l'harmonie. Peut- être, je dis « peut- être », pas autant par rapport à la vision globale du piano. C'est vrai que c'est vraiment un instrument… T'as toute l'orchestre avec le piano, au niveau des tessitures, etc. C'est bien pratique. Mais par rapport à la guitare, je vais cracher le morceau, c'est tout simplement le manche. C'est la main gauche, c'est la main gauche, c'est le fait… C'est cette posture- là. Tu vas bosser l'harmonie, mais tu seras dans cette posture. Tu vas appuyer sur des cases et tout. Les cordes seront un peu plus fines, mais tu seras toujours la mécanique de la main gauche et même la main droite, tu seras un médiateur, mais ne joue pas au médiateur, joue au doigt. Je conseille de jouer au doigt.

Sunny Adroit
Même avec les ongles coupés, tu joues au doigt, tu joues au pouce, tu fais les basses, machin. Et moi, à chaque fois, ça fait un moment que je n'ai pas pu parce que c'était la saison et tout, je n'étais pas trop à la maison.je n'étais pas à la maison. Je vous dis, à chaque fois que je gratouille un peu, que je joue de la guitare, quand je reviens sur la basse, je le sens directement. Là, je parle purement mécanique. Et après, il y a aussi le côté, tu vois, quand tu changes d'instruments et quand tu reviens sur la base, t'as l'impression d'avoir un souffle nouveau. Il y a ce truc- là, par rapport au fait de pratiquer plusieurs instruments. Et enfin, je termine par rapport au volet rythmique, parce qu'on était sur l'harmonie. Mais par rapport au volet rythmique, tout à l'heure, je parlais d' Agostini. Eux, ils me connaissent par cœur. Moi, je suis du genre, à l'époque, justement, tu es étudiant, tu es vraiment libre de tout. J'avais énormément de temps et j'aimais bien diversifier un peu les temps de musique. Tout ça pour dire que je partais souvent à Agostini en mode espion.

Sunny Adroit
Espion, ce n'est pas espion, mais j'étais vraiment curieux. Je me suis dit « Ah ben tiens ». Parce que j'avais un très bon pote, Yoann Danier, qui est batteur et qui partait à cette école et il me dit « Ouais, en fait, je ne suis pas dispo, mais après Agostini, je serai dispo pour une session. » Je me suis dit « Bon, écoute, je vais venir avec toi à Agostini comme ça, on va se la faire cette session ». Je voulais m'assurer de faire la session. Et donc, tout ça pour dire que j'étais dans l'envie environnement, vraiment, mais littéralement sur le terrain. Vraiment là où tu as six, sept batteries et tu regardes un peu comment ils travaillent. Et il n'y a pas si longtemps, justement, lors d'un entretien avec un élève qui s'est inscrit pour le trimestre prochain, il me parlait de… Parce que moi, dans la formule que je propose au trimestre, c'est inclus. T'as un entretien de 30 minutes qui nous permet de faire connaissance, d'établir ton programme, de s'assurer que le micro fonctionne bien, que la technique marche bien et tout. Justement, dans ses souhaits, il disait « Là, en ce moment, on voit un morceau de » Je ne sais plus exactement, c'était un truc d'Instru and Fire.

Sunny Adroit
Il me dit « J'étais bloqué parce que j'avais envie de temps en temps de faire des fils justement pour structurer un peu la musique, pour ponctuer un peu la musique et je n'arrivais pas à faire des feels. » Justement, pourquoi je te parle de ça ? Justement, je lui ai dit « En fait, en fait… » On s'est dit plein de choses, mais justement, à Agostini, je ne sais pas si tu as déjà vu des batteurs bosser, mais ils aiment bien faire cet exercice, c'est qu' ils font de la grosbrie, tu vois, une tournerie très cyclée. En plus, ça te permet de travailler les cycles et les carrures, ça, c'est énorme. Sur quatre mesures et à la quatrième mesure, par exemple, tu as cinq batteurs qui bossent. Les trois mesures, ils font exactement la même chose. Donc, pour bosser vraiment le son et vraiment le métronome, vraiment le placement, etc. Et à la quatrième mesure, à tour de rôle, à chaque cycle, t'as un batteur qui fait un fil. Et ils font ça pendant dix minutes. Une heure. Ouais, voilà, je voulais pas exagérer, mais bon, voilà.

Johann Berby
C'est ce que j'ai connu mieux avec les potes de chez Agostini, d'ailleurs, dédicace à Romuald Cabardos.

Sunny Adroit
Ils font ça pendant une heure. En tout cas, dans ma pédagogie, dans les solutions que je propose, dans mon approche, dans les solutions que je peux proposer, je peux proposer ce genre de choses. Parce que le langage de la batterie, la façon dont ils travaillent, il faut vraiment qu'on soit informé. Le backbill, le back beat, le down beat, le débit, etc.

Johann Berby
Tu dois ressentir les moments aussi.

Sunny Adroit
Exactement. Les cycles, les carrures à ressentir. Il y en a qui ont plus de facilité que d'autres, mais c'est même pas un problème. Après, il suffit d'être accompagné et d'y aller. Mais voilà, par rapport au langage rythmique. Donc, je disais avoir une guitare. La batterie, moi, ça a été très difficile. J'avais des problèmes, on va dire, c'était plutôt psychologiques. Je ne comprenais pas l'instrument, mais là, j'adore. D'ailleurs, les élèves, en présentiel, j'ai eu la chance d'avoir une… Enfin, il y a une batterie dans la salle de cours et tout de suite, assez rapidement, on fait du basse batterie. Il faut vraiment mettre en musique les choses qu'on apprend. Je ne sais pas pourquoi on est venu là- dessus, mais on parlait du volet harmonique et je voulais rebondir justement sur le volet rythmique. Tu parlais que tu faisais des percussions, des choses comme ça.

Johann Berby
C'est ce qu'on disait, c'est que tu recommandais aux élèves d'apprendre à jouer de la guitare pour l'aspect harmonique et aussi pour l'aspect rythmique, de bosser la batterie et tout ça, ressentir les cycles, savoir faire des « feels » et tout. C'est génial, on a plein de choses en commun à partager, donc ça, c'est cool.

Sunny Adroit
I like it. Je vais juste préciser, merci. Justement, que ce soit par rapport à la guitare, par rapport à l'harmonie ou par rapport à la rythmique, moi, je conseille aussi, il faut vraiment que ce soit vraiment connecté avec l'instrument. Tu peux pas apprendre le truc… Je sais pas, t' apprends un pattern de batterie et tu le connectes pas à la basse. Il me semble que c'est Victor Winton, j'ai dû voir ça sur une vidéo, c'est que lui, quand il joue une partie basse, il a la partie basse de la partie batterie. Il se chante la partie batterie dans sa tête. Et ça, c'est accessible à tout le monde, même aux débutants. C'est même pas une question de chanter toutes les grosses notes. Pourquoi pas ? Tu peux partir déjà du back beat, down beat, c'est grosse caisse, caisse claire. Déjà savoir la grosse caisse sur le 1, 3, caisse claire, 2, 4.

Johann Berby
Moi, je vais plus loin encore dans le délire. C'est- à- dire que quand je joue en groupe, je me suis toujours imposé de connaître les parties de tout le monde par cœur et ça m'a toujours sauvé les fesses. Et je donne un exemple. Par exemple, j'étais en tournée avec Humus Angare au Mexique et le guitariste, c'était un guitariste sénégalais. Et il n'avait pas eu le temps d'apprendre ses parties pour une raison qui se regrette, parce qu'il était en tournée avec d'autres artistes. Et je fais « Écoute, sur le nouvel album, la partie guitare sur ce morceau-là, ça fait « tink tink » et puis je joue les parties à la basse ». Donc je sais que cette attitude, ça peut être des fois agacer les gens, parce que des fois, c'est un peu pris, genre « Ouais, tu fais ton show off. » Alors qu'en fait, pour moi, non, c'est important, c'est que j'apprends les parties de basse. Je connais les solos de tout le monde par cœur. Je connais les parties des guitares, les parties de chant, mais c'est vraiment pour faire le lien pour la musique. Ça m'a toujours aidé aussi à composer.

Johann Berby
Je trouve que c'est bon pour l'hygiène mentale du musicien qui part en tournée. Tu n'apprends pas juste bêtement de manière mécanique que ta partie de basse. Parce que Le Jour et ça, ça m'a aussi beaucoup aidé avec T rilok. Par exemple, avant de faire le spectacle, on a fait un spectacle à la salle Playel avec Mousson Néré, Yann Garbarac. C'était un gros succès en 2008. C'était pendant les grèves des aiguilleurs. Tu sais, à Paris, ça arrive souvent chaque année, les tours de contrôle font grève, donc il y a des avions qui peuvent pas arriver et tout ça. La France, tu connais.

Sunny Adroit
Oui, on a fait l'effrayeur.

Johann Berby
C'est ça. Et au lieu de se retrouver en quintet ou en sextet sur scène, on se retrouve en trio. Donc, T rilok, batterie, tabla, moi à la basse et Carlo continu au violon. Et c'est là où je me dis, mais c'est génial d'avoir… Pas pour m'auto- lécher, genre « Je suis génial, non ? » Mais c'est génial d'avoir ça. Et là où ça a sauvé le groupe, c'est que je connaissais les parties de tout le monde, les parties de sax, les parties d'harmonie, les parties de guitare. Donc, les parties qui étaient essentielles, j'en ai fait la synthèse et j'ai mis ça dans la ligne de base. O n avait tous les points de repère. On savait « Tiens, là, je vais faire l'unisson pour donner du poids. Là, je vais mettre plutôt de l'harmonie. Je vais faire le jour d'accord, les mises en place avec T rilok pour que ça tombe en place avec les parties du violon, tout ça, les parties de percussions. » Et boum, ça fonctionne et on a pu faire un show comme ça en tri vidéo. Moi, je vous invite vraiment aussi à cultiver ça dans votre routine de pratique et de pas juste…

Johann Berby
C'était juste pour faire une petite parenthèse. On va se taper à la base, etc.

Sunny Adroit
On fait de la musique ensemble après, c'est un groupe.

Johann Berby
Exactement. En tout cas, je te remercie pour cette conversation ultra généreuse. J'espère qu'on en aura d'autres, surtout quand tu feras des promos de tes albums, parce que j'espère que tu vas en sortir. J'espère sincèrement que ça arrivera. Je veux faire partie en tout cas des premiers à pouvoir promouvoir ça sincèrement. Et puis surtout d'avoir la chance de t'avoir dans l'université pour une master class ou des master class sur les thématiques de ton choix, parce que j'aime bien toujours donner carte blanche aux musiciens. Est- ce que tu veux nous partager un petit dernier mot de la fin ? Un conseil sympa ?

Sunny Adroit
Ouh là, un conseil sympa. Tu me prends un peu de court, mais un mot de la fin, déjà, moi, j'étais super ravi d'être là pendant… C'est quoi ? On a fait 1h40 à peu près ? 1h30 ? Merci du coup de m'avoir rappelé. Parce que ça fait un moment que je suis justement ton école, un peu de loin. Et justement, moi, je me suis dit « Tiens, il y a Réunionnais et tout, la mafia et tout » Et je me demandais justement où t'étais. Du coup, toi, t'es basé en Estonie.

Johann Berby
En Estonie, c'est ça ?

Sunny Adroit
Ouais, c'est ça. Et justement, moi, des bassistes réunionnais, basés sur l'Europe, en France et tout, justement, il y a Julien Babou que je connais. Mais voilà, c'est tout. Donc ouais, moi, je vais garder ton contact bien, bien au chaud. C'est ça, il y a pourquoi pas venir faire un petit tour par là- bas. Moi, c'est pas- Quoi que tu veux ? C'est pas à côté, mais moi, j'ai eu la chance de travailler en Pologne avec un Gabonais, justement, et c'est pas nul. C'est pas comme ici. Je dis pas qu'en France, c'est nul, mais c'est vraiment… Quand j'étais là-bas, je sentais qu'il y avait une part de simplicité, de liberté.

Johann Berby
L'estonie, c'est encore plus fou que ça. C'est simple. On en parlait tout à l'heure avant l'émission, pour les auditeurs qui nous écoutent. C'est simple. Moi, en tant que chef d'entreprise, je gère trois entreprises. Je ne fais jamais d'administration. Ça, c'est cool. Je suis focalisé sur mes clients, les élèves pour la partie pour le business de la musique, mais pour le business d'IT, le business sur la nourriture, tout ça, on est focus avec les équipes sur ce qu'il faut. Ça, c'est cool, ce qui nous permet de grandir, de grossir plus rapidement et puis, si tout est clair d'un point de vue légal, tout ça, je ne fais pas une attaque cardiaque, comme j'ai dit tout à l'heure, hors cadre émission, parce que pour les auditeurs qui nous écoutent, vous ne savez pas, mais avant qu'on démarre l'émission, je disais que quand j'étais en France à chaque fois que je recevais une lettre du gouvernement et moi, j'avais le cœur qui palpitait comme ça, je faisais « aah ». Est-ce que c'est une mauvaise nouvelle ? C'est une bonne nouvelle ? Il n'y a pas de ça ici. Parce que tout est clair, donc tu sais dans quoi tu t'engages.

Johann Berby
Et ça, c'est super important. Tout est digitalisé, donc tout se fait avec le téléphone en quelques clics. Créer une entreprise, ça prend moins de dix minutes chrono, avec les statuts qui sont pré remplis, etc. À l'époque, en France, j'avais pris l'expert comptable de Luc Besson pour créer Massagy et ça coûte quatre bras. Tout ça d'argent. Entre le capital, j'avais dû mettre, je ne sais plus, 5 000 euros de capital, je crois, et la rédaction des statuts au tribunal de greffe et tous les frais annexes, etc. C'est très compliqué. C'est très compliqué en France, tout n'est pas clair. Et puis, dès que tu commences à générer de l'argent, tu payes l'impôt sans la société, tu te défonce s sur tes bénéfices. Et je vais te donner un exemple encore très sincère et très honnête. De toute façon, j'en parle dans mon livre très honnêtement. C'est que tu as fait ta première année à 100 000 euros etc, avant de pouvoir te payer un salaire sur lequel tu vas devoir donner 50%. Tu dois donner presque 70% au gouvernement. Moi, je n'ai rien contre le fait de payer des taxes, mais quand on voit comment c'est mal géré, que tous les ministres et tout ça vivent au- dessus de leurs moyens, moi, je suis contre ça.

Johann Berby
Je n'ai rien contre le fait de payer des taxes. Je suis contre le fait de donner de l'argent à des gens qui vivent dans un hôtel pour qu'il y a Matignon, déjà, tu ne peux pas payer ton loyer toi- même comme Monsieur et Madame tout le monde. Je veux dire en Allemagne, en Estonie, en Suède, les ministres, tout ça, ils payent leur loyer. Ils n'ont pas besoin d'habiter dans un hôtel au frais du contribuable. C'est la base, déjà. Si on veut parler de réduction de frais, des économies en temps de crise, on commence par le B. A. Ba. Et Et ce qu'il y a de cool, c'est que tu peux croiser des ministres dans la rue. Ils n'ont pas besoin d'avoir des gardes du corps. Pourquoi en France ils ont des gardes du corps ? Parce qu'ils savent qu'ils font mal leur job. Ils savent qu'il y a des choses qui ne vont pas en détournement d'argent, qu'ils ne remboursent jamais et que s'ils se mélangent avec le peuple, ils vont se faire défoncer la gueule. Il faut le dire les choses clairement. Moi, j'aime la transparence, l'honnêteté, disons les choses clairement. Ici, tu n'as pas tout ça.

Johann Berby
C'est propre. Le système scolaire extraordinaire, il y a le système PISA que j'invite tous les parents qui aiment leurs enfants à aller voir ça. La France, on est loin derrière. Moi, je suis arrivé en Estonie en 2019, l'Estonie était cinquième sur le podium. En 2019, la France était 25 ou 29ème, ça on dit non, sur le système scolaire et les enfants n'ont l'école que le matin, pas l'après- midi et très peu de devoirs. Et ce n'est pas parce que c'est un petit pays, c'est comme la Suède, la Norvège, la Finlande. C'est parce qu'ils ont compris que ça ne sert à rien de faire du gavage droit, de leur mettre des informations qui, en plus, ne leur serviront à rien toute leur vie. Disons les choses aussi clairement. Est-ce que Pythagore te sert dans ta vie ? Non. Est-ce que Thalès te sert dans ta vie ? Non. Donc c'est bien d'en parler, mais de passer autant de temps sur beaucoup de choses qui vont te servir à rien dans ta vie d'adulte, au bout d'un moment, c'est stop le bullshit. Ayant une pédagogie alternative qui aide les enfants à créer un monde meilleur basé sur l'écologie, basé sur le bien- être, l'empathie.

Johann Berby
Et là, on crée un monde meilleur. Et moi, je suis pour ça. Donc oui, le système estonien, finlandais, suède, je valide. J'ai mon fils qui parle cinq langues. Depuis l'âge de six ans, sa maman est japonaise, donc il parle japonais. Il parle français, il parle anglais, il parle estonien et un peu créole réunionnais, même si ce n'est pas reconnu comme une langue. Mais voilà, moi, je suis fier de ça. Après, tout n'est pas négatif et mauvais en France. Je voulais quand même mettre sur un truc positif, donc j'ai dit beaucoup de choses contre la France. Il y a plein de choses qui sont bien. Il y a plein de choses qui sont bien. Et ce n'est pas que le système social, parce que le système social, parce que le système Estoni en plus, c'est meilleur que le système français. Donc, tu vois, à chaque fois, on nous vend quand tu creuses, on nous vend des trucs, c'est faux. Mais en fonction de ton projet de vie, de ce que tu as envie de faire, si tu as des enfants… Moi, je sais que je mettrais pas mes enfants aujourd'hui, par exemple, en France, dans un système scolaire normal.

Johann Berby
Je mettrai des choses comme ça. Il n'y a pas que Montessori, des choses alternatives comme ça. Il n'y a pas que Montessori, il y en a plein, mais pas dans un système scolaire de base. Dès le sixième ou la maternelle, on te met la pression, il faut que tu saches faire des calculs. Quand j'ai lu ça pour mon fils, je me suis dit « What the fuck ? Il a quatre ans, pourquoi vous lui mettez la pression sur des maths ou sur les couleurs, sur les lettres ? » C'est pas normal. Un enfant, il est pas fait pour rester fixe dans un établissement comme ça. Il est fait pour grimper aux arbres, pour courir, poser des questions, s'ennuyer. C'est comme ça qu'il développe sa créativité, qu'il développe tout ça. C'est ça, exactement.

Sunny Adroit
Ok, c'est vendu. Je vais en nettoyer les ménages.

Johann Berby
À tout à l'heure, là, tout.

Sunny Adroit
De suite.

Johann Berby
La sécurité, moi, c'est ça que j'aime aussi. T'es dans un café, tu laisses ton MacBook, Flo qui était là il y a encore quelques jours, tu laisses ton MacBook Pro avec ton porte- monnaie et un billet de 500 €, tes cartes bleues, les clés de la voiture, tu vas faire caca, tu reviens 20 minutes après, tout est là Tu vois, c'est ça que j'aime, la bienveillance et la vraie sécurité. Ça, tu ne peux pas faire ça en France, n'importe où et ce n'est pas que Paris. Ce n'est pas normal que le standard d'acceptation ce soit « Oui, mais c'est normal. » Non, ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal que ce n'est pas normal d'accepter que si tu laisses tes affaires, on te vole. Il y a un problème dans la manière de penser. Donc là aussi, d'un point de vue standard, on doit revoir nos valeurs. On doit revoir c'est quoi les standards d'acceptation. Est-ce que quand je vois quelqu'un qui se fait agresser, c'est normal de ne pas réagir ? Non, le standard, ce n'est pas ça. C'est je dois faire quelque chose. Si c'est une femme qui se fait agresser, qui se fait gifler, je dois réagir et venir l'aider.

Johann Berby
Ça, c'est important. Ça, c'est ce qu'on se sont mes valeurs.

Sunny Adroit
Oui, écoute, que je partage bien évidemment.

Johann Berby
En tout cas, merci pour cet épisode super riche et puis, au plaisir de te revoir prochainement.

Sunny Adroit
Auparavant, Johan. Bonne journée à toi et à très vite.

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Johann Berby

Table des matières

Johann Berby

Je m’appelle Johann Berby, je suis l’auteur du blog BassistePro.com

Lire plus à mon sujet et pourquoi j’ai commencé ce blog…

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